Les diagnostics d’hypominéralisations molaire-incisive (HMI) et de colorations post-mortem de l’émail sont peu fiables et reproductibles dans des séries archéologiques. Notre guide de diagnostic a permis de distinguer les hypominéralisations de l’émail des colorations taphonomiques. L'émail hypominéralisé est caractérisé par des taux de β-carbonate plus élevés et une densité minérale plus faible. Les colorations taphonomiques présentent une concentration plus élevée en manganèse, en fer, en cuivre et en plomb, mises en évidences par des analyses en fluorescence X. Les dentures d’individus immatures issus de 21 séries archéologiques ont été examinés et comprenaient : 4 séries françaises, Sains-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Cognac-Saint-Martin (Charente), Beauvais (Oise) et Jau-Dignac-et-Loirac (Gironde) provenant de cimetières médiévaux et post-médiévaux et 17 séries anglaises (Londres) provenant de cimetières romains, médiévaux et post-médiévaux. Nous avons dénombré 555 individus dont l’âge au décès est compris entre 5 et 19 ans et dont la datation chronologique s’étale sur une période allant du 1er au 19ème siècle. Au total, sur les 290 individus avec au moins une première molaire permanente (PMP) présente, 42 avaient au moins une opacité délimitée de l’émail sur une PMP (soit 14,5%). Parmi les 17 individus dont les dents ont été analysées, les tests statistiques n’ont mis en évidence que 9 cas de HMI, soit 52,9% de l’effectif. Une prévalence de 9,3% de HMI a été estimée dans nos séries archéologiques ce qui avoisine les prévalences connues à l’heure actuelle dans les populations du vivant en Europe. Les défauts du développement de d'émail sont souvent utilisés comme indicateurs de la santé générale dans les populations archéologiques passées. La possibilité de trouver des HMI dans des populations anciennes minimise l’importance de certaines hypothèses étiologiques contemporaines (par exemple les dérivés de dioxines, les bisphénols ou les antibiotiques) sans exclure l'aspect multifactoriel possible de l'anomalie. / Developmental enamel defects are often used as indicators of general health in past archaeological populations. It can be difficult to macroscopically distinguish subtle hypomineralised enamel opacities such as Molar Incisor Hypomineralisation (MIH) from post-mortem staining. The diagnostic guide developed enables the differentiation of developmental hypomineralisation of enamel from taphonomic discolorations. Hypomineralised enamel had higher β-carbonate rates and lower mineral density. Taphonomic discoloration had higher concentration of manganese, iron, copper and lead, determined by means of X-ray fluorescence analyses. Sub adults from 21 archaeological series were examined and included: 4 French series, Sains-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Cognac-Saint-Martin (Charente), Beauvais (Oise) and Jau-Dignac-et-Loirac (Gironde) from medieval and post-medieval cemeteries and 17 English series (London) from Roman, medieval and post-medieval cemeteries. We recorded 555 individuals aged between 5-19 years dating from 1st to 19th century. Among 290 specimens with at least one first permanent molar (FPM) present, 42 showed at least one FPM opacity (14.5%). Among the 17 individuals whose teeth were analysed, statistics highlighted 9 cases of MIH (52.9%). MIH prevalence of 9.3% was estimated among the archaeological series which is close to prevalence in living populations in Europe. The identification of MIH among past populations downplays contemporary aetiological hypotheses (e.g. dioxins, bisphenols, antibiotics) without excluding multifactorial aetiology of this pathology.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017BORD0791 |
Date | 24 November 2017 |
Creators | Garot, Elsa |
Contributors | Bordeaux, Rouas, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0029 seconds