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Que nous révèle le visage? : Inférence de l’évaluation cognitive sur la base de l’expression faciale émotionnelle

Bien que de nombreuses études aient examiné le décodage des expressions faciales émotionnelles, un débat subsiste toujours concernant la nature de l’information véhiculée par le visage. Parmi les approches théoriques qui se démarquent actuellement, figure le modèle des processus composants (MPC) élaboré par Scherer (1984, 1992, 2001). Ce chercheur soutient que les expressions faciales transmettent de l’information allant au-delà d’une simple catégorie émotionnelle et que les décodeurs seraient en mesure d’interpréter celles-ci en termes d’évaluations cognitives. D’après ce qui a été observé dans l’étude de Scherer et Grandjean (2008), les inférences basées sur les évaluations cognitives mèneraient à une reconnaissance se comparant en exactitude à celle obtenue avec les catégories émotionnelles. Néanmoins, il existe encore peu de données empiriques offrant un appui à ces conclusions.
Cette thèse a donc comme objectif d’examiner les propositions théoriques de Scherer relativement au décodage du comportement expressif facial. Pour ce faire, nous proposons une série de trois études menées à l’aide d’une tâche de jugement et utilisant des photographies d’expressions faciales. Dans la première étude, nous avons répliqué une partie de celle de Scherer et Grandjean en y apportant certaines améliorations méthodologiques. Les pourcentages d’exactitude élevés obtenus valident ceux de l’étude originale et confirment la capacité des décodeurs à inférer les évaluations cognitives à partir du visage. Certaines divergences, en ce qui a trait à la justesse du jugement en fonction du type d’émotion, ont toutefois été observées. Lors de la seconde étude, nous avons repris la même tâche en créant deux conditions distinctes permettant d’évaluer l’impact du niveau d’abstraction des évaluations proposées sur la performance. Les résultats indiquent que les participants sont en mesure d’inférer l’évaluation cognitive avec un taux de réussite élevé, et ce, peu importe le niveau d’abstraction, offrant ainsi un appui additionnel au MPC. En outre, cette étude nous a également permis d’observer des
patrons de reconnaissance similaires à ceux de l’étude 1 relativement aux types d’émotions présentées. Dans le cadre de la troisième et dernière étude, nous avons poussé plus loin la validation des prédictions du MPC en examinant spécifiquement si le décodeur est en mesure de reconnaitre les évaluations cognitives communiquées par diverses unités d’action faciales individuelles, et si certaines d’entre elles semblent posséder une valeur signalétique plus puissante ou distincte. Une tâche de jugement dans laquelle les participants ont évalué, sur une échelle d’intensité, l’adéquation entre l’unité d’action observée dans l’image et les cinq énoncés représentant les critères d’évaluation majeurs du MPC, a finalement été utilisée pour tester cet objectif. Nous avons ainsi pu constater l’aptitude du décodeur à identifier de l’information relevant de la composante cognitive sur la base de certains mouvements faciaux pris isolément, attestant de la valeur signalétique intrinsèque des unités d’action dans le processus d’interprétation des visages telle que postulée au sein du modèle de Scherer.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/36170
Date January 2017
CreatorsMontembeault, Patricia
ContributorsGosselin, Pierre
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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