En France et au Québec, la période industrielle a érigé le modèle de l’homme gagne-pain et de la mère au foyer comme norme sociale. Les États-providence de l’époque se sont bâtis sur ce modèle pour définir leur système de protection sociale. Depuis l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail, ce modèle s’est effrité et l’État-providence a encore du mal à s’adapter aux nouvelles configurations sociales. Avec les deux parents qui travaillent dans une famille, il est difficile de gérer les activités domestiques et familiales. Au courant des années 2000, la conciliation travail-famille était un enjeu social mieux traité au Québec qu’en France parce que le premier système a su rapidement intégrer les revendications politiques des mouvements féministes. Ceci a permis l’élaboration au Québec du régime d’assurance parentale le plus généreux au pays. De l’autre côté, la France qui a une longue tradition de politique familiale essaie d’adapter cette dernière aux réalités sociales contemporaines. En 2014, la France a adopté la Loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui introduit une réforme du congé parental plus égalitaire qui veut rompre avec ce que Jane Lewis (1992) a jadis qualifié de « modified male breadwinner model ». Il sera question dans cette recherche de montrer qu’avec cette réforme la France et le Québec convergent en termes de mesures mises en place pour favoriser la conciliation travail-famille. Ceci s’explique notamment par un basculement de ces sociétés vers le modèle du « universal breadwinner », basculement entrainé entre autres par un changement de conception des rapports sociaux de sexes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/39215 |
Date | 17 May 2019 |
Creators | Mohamed, Iman |
Contributors | Turgeon, Luc |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | application/pdf |
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