Return to search

"L'horreur, la folie, et l'interdiction de les dire." Le secret de famille et ses échos dans l'oeuvre d'Emmanuel Carrère

Le présent mémoire de maîtrise porte sur le secret de famille révélé dans le récit auto/biographique Un roman russe d'Emmanuel Carrère, et plus précisément sur les répercussions de ce secret dans l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur. Un roman russe restitue, après-coup, comment la folie et l'horreur ont obsédé la vie de l'auteur-narrateur Emmanuel Carrère. Ce mémoire démontre comment les textes publiés jusqu'à ce récit auto/biographique sont précisément le reflet de cette vie hantée, un détour obligé qui conduit à la narration du secret de la famille Zourabichvili dans Un roman russe.

Dans les premiers textes de l'auteur, toutes les préoccupations littéraires des narrateurs de Carrère témoignent de ce secret familial dont l'auteur-narrateur Emmanuel Carrère a hérité bien malgré lui. Par l'étude de La moustache, La classe de neige et L'Adversaire, je démontre dans le premier chapitre comment les obsessions (pour la folie, le mensonge, l'horreur et l'étranger en soi) de Carrère se font de plus en plus présentes, pressant la révélation inévitable du secret de famille dans le récit auto/biographique Un roman russe.

Je consacre le deuxième chapitre à l'analyse du secret de famille tel qu'il est donné à lire dans Un roman russe. C'est dans ce chapitre que l'apport théorique est le plus important. De nombreuses recherches y sont mises à contribution, notamment celles de Nicolas Abraham et Maria Torok sur le secret de famille et leur notion de fantôme, l'ouvrage de Serge Tisseron sur la honte et différentes recherches sur la transmission transgénérationnelle.

Face au silence imposé de sa mère, l'auteur-narrateur Emmanuel Carrère développe un sentiment complexe de devoir et de culpabilité : raconter ou se taire. Dans Un roman russe, il choisit de raconter. Le processus qui abouti à ce choix et les répercussions de ce choix m'intéressent dans le chapitre trois. J'y démontre de quelles manières les textes publiés après Un roman russe, soit D'autres vies que la mienne et Limonov, semblent libérés de toutes préoccupations, de toutes tensions liées au dit secret de famille.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.2616
Date January 2012
CreatorsFortin, Émilie
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/2616/

Page generated in 0.0022 seconds