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Nuit de pleine lune

Le roman historique est issu de la juxtaposition de deux notions antinomiques, apparemment inconciliables: la fiction et l'histoire. Vertement tancée par des gens dits sérieux, la première de ces deux notions n'en constitue pas moins la seule véritable scène sur laquelle l'histoire peut encore se donner en représentation. Sans l'aide de cette brillante complice, rien de ce qui fut autrefois ne saurait rejaillir à nouveau sous nos yeux.

L'histoire vivante est un matériau délicat dont la part humaine et irrationnelle de ses fibres, bien qu'à jamais improuvable, doit à tout prix être récupérée. C'est cette part que le romancier exploite et affectionne, c'est aussi cette part que les lecteurs fervents recherchent et veulent entendre.

Face à tout énoncé historique, dirait Walter Scott, le père du roman historique, une extrême vigilance est de mise. Humblement, chaque romancier et chaque historien doivent reconnaître cette vérité, car ils savent pertinemment que la meilleure de leur reconstitution ne demeurera jamais qu'une pâle copie réfléchie par le prisme dénaturant de la quatrième dimension (temps).

Plusieurs théoriciens ont compris le phénomène. Et c'est avec plus ou moins de succès qu'ils ont élaboré leur typologie du roman historique. Parmi ceux-là, David Cowart se démarque. Par l'étendue de sa vision autant que par la rigueur de sa classification, il est devenu pour nous, sur ce point, la référence idéale.

À la partie théorique de notre mémoire se joint une partie création qui se veut le lieu d'une application pragmatique des connaissances acquises antérieurement.

Dans le cadre historique de la France puis de la Nouvelle-France du XVIIe siècle, grâce à la résurrection du marquis Alexandre de Prouville de Tracy, du gouverneur Rémy de Courcelle, de l'intendant Jean Talon autant que par la création du personnage d'Hélène Valois, la quiddité du roman historique nous est révélée.

L'élément crucial de cette partie création représente, sans conteste, la dynamisation de ses composantes distinctives, soit la probité du ton et du langage, puis le dosage des données historiques et des éléments fictifs.

L'imprévisible produit final de notre création se résume, nous le verrons, dans la catégorie THE WAY IT WAS de la typologie cowartienne, qui reconstitue la couleur d'époque aussi fidèlement que possible, et dans celle du DISTANT



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MIRROR, qui intègre dans un contexte d'autrefois certaines de nos préoccupations contemporaines.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.1244
Date January 1994
CreatorsCloutier, Thérèse
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/1244/

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