Return to search

Le virage générique de l'oeuvre romanesque de Jacques Spitz, suivi de l'édition annotée de son journal (1928-1938)

L'objectif de la présente thèse est d'éclairer l'oeuvre romanesque de Jacques Spitz (1896-1963), écrivain méconnu de l'entre-deux-guerres, en la soumettant à l'hypothèse de ce que j'appelle un virage générique. Je compte également rendre accessible une partie de son journal inédit. Ce travail couvre la période comprise entre 1928 et 1938. Rendre accessible le journal, cela signifie en permettre une lecture qui soit la mieux éclairée possible.

Cet objectif suppose la présentation de l'auteur et de son oeuvre, de même que leur mise en situation historique. Le journal représente, pour ce faire, un document de première importance sur une période significative de l'histoire de la littérature française et sur un auteur dont le parcours relativement atypique soulève une série de questions interreliées, auxquelles notre introduction répond ou apporte des éléments de réponse. La question générique est au coeur de l'oeuvre de Jacques Spitz, elle colore ses récits comme son journal. En effet, Spitz est passé de récits littéraires et nettement influencés par le surréalisme à des romans qu'il qualifiait lui-même de fantastiques et que l'institution considère aujourd'hui comme précurseurs de la science-fiction française. C'est d'ailleurs à ce seul titre que l'homme et son oeuvre échappent encore à l'oubli dans lequel ils ont sombré : Spitz n'existe que comme ancêtre marquant d'un genre qui a progressivement émergé à partir des années 1950. Mon étude ainsi que le journal qui l'accompagne sont une occasion privilégiée d'assister à une série de phénomènes institutionnels interdépendants : l'émergence d'un genre, le roman de science-fiction française, sa séparation d'avec certains genres sources, dont le roman fantastique, le récit surréaliste et le roman scientifique, ce que j'ai appelé le virage générique de l'oeuvre romanesque, observable à la fois dans la pratique de l'auteur et dans sa propre perception des enjeux liés aux genres en question.

Cette étude entend montrer que le clivage qui, aux yeux des commentateurs, caractérise l'oeuvre de Spitz, est en grande partie institutionnel et circonstanciel ; Spitz luimême ne l'a ni souhaité ni cautionné. L'ensemble de l'oeuvre est ainsi parfaitement justiciable d'une lecture qui fait valoir que les romans fantastiques sont tout aussi littéraires que les premiers romans, quoique autrement, et ce, en dépit de la position de Spitz sur la question, position qui s'explique par la compréhension qu'il avait de sa place dans le champ littéraire de son époque, comme en témoigne son journal.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.2150
Date January 2011
CreatorsGuay, Patrick
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/2150/

Page generated in 0.0098 seconds