L'utilisation de la technique K-Ar Cassignol-Gillot nous a permis de définir les limites temporelles du volcanisme effusif sub-aérien de l'île de Basse-Terre (Guadeloupe) et de préciser les périodes d'activité des quatre principaux massifs constituant l'île, jusque-là mal contraintes. Le Complexe Basal [2,79 ± 0,04 - 2,68 ± 0,04 Ma], la Chaîne Septentrionale [1,81 ± 0,03 - 1,15 ± 0,02 Ma], la Chaîne Axiale [1023 ± 25 - 435 ± 8 ka] et le complexe récent de la Grande-Découverte [205 ± 28 - actuel] illustrent la migration du volcanisme à Basse-Terre depuis 3 Ma suivant une direction principale Nord-Sud et une vitesse moyenne de l'ordre de 20 km/Ma. Nous proposons que les principales directions d'extraction des magmas soient contrôlées par les systèmes de graben E-W et failles normales en échelon NW-SE affectant l'archipel de la Guadeloupe. Les taux d'extrusion, calculés sur la base d'observations et modélisations morphologiques sont compris entre 1,4 10-5 (Complexe Basal) et 4,5 10-4 km3/yr (Chaîne Axiale). Les principales périodes d'activité du complexe le plus récent de l'île ont été déterminées. Le complexe de Trois-Rivières - Madeleine, situé au sud du volcan de la Grande-Découverte, est contraint entre 87 ± 5 ka et l'actuel. C'est la première fois que des âges K-Ar sont réalisés dans cette zone. Ils démontrent que les diverses phases d'activité effusive de ce complexe sont contemporaines de celles du volcan de la Grande-Découverte. Les coulées de Trois-Rivières (87 ± 5 ka) puis la mise en place de l'alignement E-W du dôme de la Madeleine et des coulées du Palmiste entre 70 et 45 ka permettent de dater une phase de propagation du rift de Marie-Galante. La reconnaissance et la datation de coulées jeunes < 10 ka dans l'environnement du dôme de la Madeleine permettent d'étendre la zone d'activité volcanique actuelle à l'extrémité sud de l'île. De fait, ceci nous conduit à considérer l'aléa volcanique dans une zone qui n'est plus restreinte uniquement au dôme de la Soufrière et à son voisinage immédiat, mais à l'étendre jusqu'au sud de l'île dans la zone du massif de La Madeleine - Trois-Rivières. Enfin, des phénomènes d'effondrements de flancs majeurs, ont pu être datés sur les îles de Basse-Terre (640 et 550 ka), La Dominique (100 ka), Martinique (330 ka) et Sainte-Lucie (100 ka), et nous proposons une relation causale entre la récurrence de ces phénomènes catastrophiques et les changements climatiques globaux.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00398601 |
Date | 27 September 2007 |
Creators | Samper, Agnes |
Publisher | Université Paris Sud - Paris XI |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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