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L'archéologie de la création chez Marguerite Yourcenar : représentations de la spatialité dans l'Œuvre au noir

Dans le but de reconstituer la méthode de travail et d'écriture de Marguerite Yourcenar et de relever les éléments qui concourent à l'agencement d'une vision sur la Renaissance dans L'Œuvre au Noir, nous interrogeons les archives de composition du roman, essentielles à sa compréhension. Par la comparaison de l'œuvre avec ses versions et ses références (d'ordre multiple : historiographique, littéraire, géographique, philosophique, iconographique) sur lesquelles l'auteur réfléchit et qu'il interroge, nous démontrons que les relations entre le texte, ses composantes et ses principes générateurs ne révèlent pas seulement les étapes et les enjeux, mais également l'esthétique de la création de l'écrivain, ainsi que sa vision particulière de l'historicité. À travers une archéologie littéraire se revendiquant à la fois de l'intertextualité et de la génétique, nous poursuivons un double objectif: tout premièrement, reconstituer les phases préparatoires de l'écriture afin d'appréhender l'esthétique mise en jeu par le scripteur et sa vision de l'historique en relation avec le fictionnel. Dans le deuxième volet, nous montrons le rôle, dans la dynamique du récit, de la construction de l'espace, qui relève d'une poétique de l'historicité puisque le rapport du créateur avec ses références dévoile une attention spéciale à l'égard des représentations de la spatialité. Comment l'écrivain crée-t-il l'espace et quels sont les enjeux du fonctionnement de ce principe primordial de la création ? Dans L'Œuvre au Noir, dont la trame est articulée entre l'errance (le monde ouvert et mobile) et l'immobilité (le monde fermé, à dynamique interne), les configurations spatiales se cristallisent par rapport à un espace culturel (résultat des recherches référentielles de l'écrivain) et à un espace focalisé par les personnages. Par le mélange de la fiction, de la référence et du visuel prennent corps plusieurs conceptions paysagères et cosmiques déployées entre une vision idéalisée (la jeune Renaissance) et une vision désabusée (la Renaissance tardive). Notre étude de la construction de la spatialité dans L'Œuvre au Noir révèle la manière dont l'esthétique de la création converge vers la constitution d'une vision sur le monde renaissant qui modifie la vue du lecteur sur cette époque. L'idée d'une anti Renaissance, loin de la glorification des artistes et des poètes, de la célébration de l'homme et de son destin, s'impose au fil de la lecture.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/18185
Date11 April 2018
CreatorsManea, Lucia
ContributorsMoisan, Jean-Claude, Daunais, Isabelle
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format2 v., application/pdf, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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