La publication, en 2001, du texte très élaboré du premier cours de Paul Tillich sur la philosophie de la religion (Berlin, 1920) a permis de jeter un regard neuf sur la pensée religieuse du Tillich allemand. Le but de la présente thèse était d'explorer l'originalité de ce nouveau document par rapport aux textes publiés sur le même sujet dans les années qui suivirent. De par sa date, ce texte représente la genèse de la philosophie de la religion tillichienne. Il est également de loin le texte le plus élaboré que nous ayons en la matière. Son étude a donc permis d'explorer plusieurs thèmes clé et de clarifier la pensée de Tillich à l'époque d'une manière que les textes connus précédemment ne permettaient pas. Par ailleurs, l'analyse du cours a permis de confirmer la continuité étonnante de la pensée religieuse de Tillich. Le nouveau document contient deux points forts sur lesquels mon travail d'analyse s'est naturellement porté. D'une part, il y a la présentation détaillée, tant conceptuelle qu'historique, de la méthode critique-intuitive développée par Tillich pour saisir la nature de la fonction religieuse. D'autre part, le texte permet de découvrir l'importance insoupçonnée et la nature de l'influence de Kant sur la pensée du premier Tillich. Tillich présente son approche comme une nécessité issue de la perte de l'innocence originelle propre à la religiosité immédiate avec l'avènement de la modernité, situation qui amena à l'impasse des solutions métaphysiques où Dieu est conçu comme un Être objectivé. Pour Tillich, l'approche critique de Kant, orientée vers une analyse de notre conscience, permit un renouveau historique sous forme de philosophie de la religion. Néanmoins, la réflexion rationnelle à elle seule ne peut permettre de retrouver une religiosité authentique. Il est nécessaire d'y joindre une approche intuitive par laquelle la nature inconditionnée de l'être est donnée de manière immédiate. L'analyse du texte de 1920 m'a permis de montrer de manière inédite comment, aux yeux de Tillich, l'élément intuitif comme l'élément critique trouvent leur origine en Kant, même si ce dernier n'est pas parvenu à saisir la nature paradoxale de la relation entre ces deux composantes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/20082 |
Date | 13 April 2018 |
Creators | Perrottet, Claude |
Contributors | Richard, Jean |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | vii, 249 f., application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
Page generated in 0.0025 seconds