C’est dans les années 1910 qu’apparut l’expression de lecture publique, qui se popularisa dans les décennies suivantes. Elle désignait alors le service rendu par les bibliothèques publiques, entendues comme bibliothèques ouvertes à tous, qu’elles dépendent de collectivités publiques ou de groupements privés. C’était un nouveau modèle de bibliothèque que défendaient les « modernistes », ces bibliothécaires appelant, à travers leurs discours, à la modernisation des bibliothèques publiques, c’est-à-dire à l’application de mesures propres à organiser la lecture publique et à ouvrir les bibliothèques au plus grand nombre. Pour autant, tous les modernistes n’avaient pas exactement les mêmes motivations ni les mêmes opinions : le développement de la lecture publique n’a pas été aussi linéaire et progressif que l’histoire des bibliothèques a pu le laisser croire. Il importait donc d’étudier comment s’était forgé cet idéal moderniste, quelles en étaient les nuances et les limites, et l’évolution qu’il avait connue de la fin de la Première guerre mondiale à la création de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique, à la Libération. Par ailleurs, la définition de la lecture publique était inhérente à la construction de l'identité professionnelle des bibliothécaires, qui s'opérait à cette période. Une grande attention a ainsi été portée aux parcours professionnels des acteurs de la lecture publique, ainsi qu'à leur formation et à leurs réseaux, pour comprendre les diverses influences qui s'exerçaient alors. Ce travail s'appuie sur la littérature professionnelle de l'époque et sur des sources archivistiques nombreuses et variées (archives de l'inspection générale des bibliothèques, de l'Association des bibliothécaires français, de l'Association pour le développement de la lecture publique, archives de bibliothèques municipales, archives privées...). Peu exploitées jusqu'à alors, elles ont permis de renouveler le regard traditionnellement porté sur les débuts de la lecture publique en France. / The phrase « lecture publique » appeared in the 1910's and spread in the following decades. It meant the activity of public libraries, libraries opened to everyone, whichever their legal status. It was a new paradigm for libraries that « modernists » advocated for ; the « modernists » were librarians who demanded public libraries' modernisation, which consisted in organizing the service and opening libraries to the general public. Nevertheless, modernists did not share the same exact motivations nor the same opinions : public libraries development was not so linear and gradual that the history of libraries led to believe. Therefore, it was important to study how this modernist ideal was created, which were its variations and limits, and how it had evolved from the First World War to the creation of the « Direction des bibliothèques et de la lecture publique » in 1945.Furthermore, defining the concept of « lecture publique » was inseparable from the process of professional identity construction which took place at this time. That is why working lives, trainings and networks of active public librarians were closely examined, in order to understand the influences at stake.This work is based on professional literature and varied archival sources (archives of the general inspection of libraries, the Association des bibliothécaires français, the Association pour le développement de la lecture publique, archives of public libraries and librarians...). Barely studied before, they allowed us to change the traditional outlook on the beginnings of modern public libraries in France.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE2049 |
Date | 06 June 2016 |
Creators | Bouchareb, Hind |
Contributors | Lyon, Varry, Dominique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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