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Le réformisme des mineurs d'Anzin (1860-1894)

Le sujet de cette thèse est le réformisme des mineurs d'Anzin, bassin charbonnier du Nord de la France, de 1860 à 1894. Il s'agit ici de saisir à la fois la nature et les causes de ce réformisme pour en tenter une explication qui échappe à la fois à la métaphysique, à la téléologie, au goût du particulier et au déterminisme. L'hypothèse à démontrer est que le réformisme d'une section du prolétariat, ici les mineurs d'Anzin, est avant tout un phénomène historique, c'est-à-dire un comportement déterminé par un certain nombre de facteurs inscrits dans le tissu historique. Ceux-ci nous semblent être l'appartenance de classe, c'est-à-dire le fait que le mineur soit ouvrier, et ouvrier à Anzin, avec les éléments génériques et particuliers que cela comporte; les structures et conjonctures économiques, qui influent sur la conscience et le comportement du mineur; enfin les médiations des superstructures qui jettent un voile sur la conscience, l'empêchant de saisir le réel pour ce qu'il est. Le premier chapitre consiste en une étude des rapports de production à Anzin, et comprend un bref historique de la Compagnie des Mines d'Anzin, un aperçu de l'importance du charbon dans l'économie française de 1860 à 1890, et un dépeçage de la Compagnie d'Anzin pendant cette même période, lequel permet de saisir la nature et les effets sur les rapports de production du déclin relatif de cette compagnie après 1860. Il y est en somme démontré que le déclin de la Compagnie d'Anzin la force à modifier les rapports de production dans un sens défavorable aux mineurs. Le second chapitre propose un portrait "sociologique" des mineurs, c'est-à-dire une description de leurs conditions de travail et de vie, une étude des institutions d'encadrement de la Compagnie d'Anzin, et une représentation des diverses tendances des mineurs à cette époque. Le tout afin de saisir quels sont les éléments de l'appartenance de classe (être en soi) qui transparaissent dans la conscience et dans l'action. Le chapitre numéro trois sert à circonscrire le cadre institutionnel et historique de la France de la seconde moitié du XIXe siècle, et ce en rapport avec le mouvement ouvrier. Il y est question du milieu physique et politique, des relations entre l'Etat et le mouvement ouvrier, et des principales caractéristiques de celui-ci à ce moment. L'intention en est clairet quel historien nierait l'influence du milieu sur un groupe d'hommes? Le quatrième chapitre constitue le coeur de cette thèse, puisqu'il consiste en une description de l'action des mineurs d'Anzin de 1860 à 1894. Y sont étudiées dans le détail l'action revendicatrice des mineurs d'Anzin, c'est-à-dire la nature et le type de leurs luttes revendicatives, leur action organisationnelle, tant syndicale que fédérative, et leur action politique, résumée dans leur isolement et dans leur soumission au mythe républicain. Le fin mot de leur action s'épelle réformisme. Il ne reste plus alors qu'à ficeler le tout par une tentative d'explication qui comporte une revue critique des principaux travaux portant sur la genèse du mouvement ouvrier et une interprétation personnelle qui confirme l'hypothèse avancée en introduction tout en émettant quelques réserves. Le réformisme est bel et bien un phénomène "historique", c'est-à-dire qu'un autre milieu ambiant et d'autres rapports de production, dont nous avons essayé de démontrer les effets spécifiques ici, auraient probablement produit un autre type de comportement chez ces mêmes mineurs. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2012

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28787
Date25 April 2018
CreatorsSimard, Marc
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Formatxix, 239 f., application/pdf
CoverageFrance, 19e siècle.
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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