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Les métamorphoses du modernisme de H.D. à Robert Duncan : vers une poétique de la relation / The metamorphosis of modernism from H.D to Robert Duncan : toward a relational poetics

Cette thèse explore le fonctionnement de la poésie moderniste américaine sous l’angle de la relation. Critiquant la rhétorique de la rupture généralement associée à l’esthétique des avant-gardes modernistes, notre parcours suit la ligne sinueuse de la poétique de la relation de H.D. [1886-1961] à Robert Duncan [1919-1988]. Loin de tracer une trajectoire chronologique entre ces deux points, qui ne sont pas envisagés comme les œuvres-limites d’un nouveau canon, cette étude a pour point central The H.D. Book. La poésie dite de l’après-guerre émerge comme celle d’un perpétuel entre-deux-guerres, et sa postmodernité, comme une illusion. L’analyse montre que le passage du modernisme historique à son avatar métamoderniste s’effectue par la reconfiguration du mode disjonctif en mise en relation. Ligne fuyante du modernisme, la relation Duncan-H.D. est une utopie. C’est pourquoi elle permet sa critique. Celle-ci implique le passage d’une politique individuelle de l’invention [Pound, Eliot…] à une éthique de l’écriture. Cette aventure, fondée sur des échanges poétiques et épistolaires publiés et inédits, passe par Eliot, Pound, Levertov, Olson et Creeley, mais aussi par Mallarmé, Baudelaire, Valéry ou encore Deleuze, Meschonnic et Glissant. Du H.D. Book à Ground Work, comme de Hymen à Trilogy, la philosophie du devenir, qui s’étend de l’héraclitéisme à la relation d’Édouard Glissant, en passant par le flux bergsonien et par l’empirisme radical de Williams James, offre un cadre conceptuel propre à rendre compte de l’écriture comme processus, de l’espace poétique comme champ de composition, du texte comme système complexe et du poème comme projet. / Starting with a critique of the rhetoric of rupture that is ordinarily closely linked to avant-garde aesthetics, this dissertation seeks to probe the ground of modernist American poetry through a poetics of and as relation. Viewing modernism and postmodernism from this standpoint has dramatic consequences on the assumptions of language theory and innovative poetry. Steering away from a single or dual literary portrait, this study follows the winding path relating early modernism to its metamorphic—or metamodernist—version. Largely focused on the late works of H.D. and Robert Duncan, my objective is not to establish the personal or literary boundaries of another counter-canon. Rather, the Duncan-H.D. line provides a critical outlook on the stakes of nodal or network writing. This involves a shift from the individual’s politics of invention [Pound, Eliot…] to an ethics of relational composition [Duncan, H.D.…]. Therefore, the emphasi! s is laid on published and unpublished poetic exchanges and epistolary relations also involving Levertov, Olson, Pound, and Creeley among others, gradually producing the multilinear mapping of a nomadic poetry. Duncan and H.D.’s relational poetics, as evidenced by The H.D. Book and Ground Work, or Hymen and the War Trilogy, draw on a “boundless creational field,” which is predicated on the Jamesian “lines of influence” and the Deleuzian “lines of flight,” ultimately underwriting Glissant’s philosophy of relation and Meschonnic’s groundbreaking language theory. H.D.’s Sapphic rewriting of classic symbols into complex images, like Duncan’s field poetics and serial writings, provide the ground for a reworking of twentieth-century modernism.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030146
Date28 November 2009
CreatorsOudart, Clément
ContributorsParis 3, Lemardeley, Marie-Christine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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