Des travaux de recherche en ergonomie et en psychologie cognitive signalent une difficulté d’apprentissage du SIG, sans pour autant s’attarder sur le sujet (Medyckyj-Scott 1991, Nyerges 1991, Davies 1995 et, en France, Wurtz 1996). Notre recherche vient à la suite de ces travaux et tente d’apporter, par la compréhension des mécanismes de l’apprentissage du SIG dans les conditions offertes par la formation professionnelle continue, un éclairage sur les difficultés d’apprentissage du SIG et les manières possibles de les dépasser. Nous avons retenu – filmé et analysé – deux sessions de formation SIG d’une semaine (env. 30h chacune), ayant lieu à 3 années d’intervalle, dans le même centre de formation et étant co-animées par les mêmes deux formateurs. A la manière d’Aline Robert (2008), nous avons observé et enregistré l’activité en formation sans intervenir : une caméra fixe (image et son) a été placée à l’écart, de manière à couvrir le plus largement possible la partie occupée de la salle. Sur le plan théorique, la thèse centrale est celle de la possibilité et de la pertinence d’accéder aux processus et aux mécanismes d’apprentissage par les représentations que les professionnels adultes se construisent. Nous avons examiné cela avec la théorie de la représentation fonctionnelle (Leplat), également appelée image opérative (Ochanine) ou représentation pour l’action (Teiger, Weill-Fassina, Rabardel). Plusieurs autres cadres théoriques ont également été mobilisés : les théories de la formation pour adultes (Barbier, Bourgeois, Kaddouri), celles de la formation professionnelle (Mayen, Pastré, Vergnaud), la théorie des instruments et de l’action instrumentée (Rabardel), la théorie de la médiation et du guidage par autrui (Galperine, Savoyant). Nous avons rendu compte du processus d’apprentissage dans son déroulement, à travers l’évolution du système de représentation des personnes, auquel nous avons eu accès par l’analyse de l’activité verbale. En effet, dans l’interaction verbale entre les formateurs et les apprenants, ou entre des apprenants, les représentations des personnes ressortent comme des ressources (représentations construites avant la formation) ou comme des effets de la formation (représentations récentes, en cours de construction ou de transformation). L’évolution du système de représentations est systématiquement mise en relation avec les conditions qui le déterminent. Une organisation a priori structurée en séquences, mais qui autorise l’intervention de chacun, laisse place à l’expression des représentations des professionnels en formation. L’accent est cependant mis sur l’interaction verbale entre les formateurs et les apprenants et les effets produits. La fonction formative est assurée par deux formateurs, qui sont des professionnels expérimentés et qui agissent en co-animation simultanée. Cela offre un terrain intéressant d’analyse du partage de l’activité de transmission. Nous observons comment les formateurs organisent leur intervention commune : ils se complètent et se soutiennent, mais aussi se contredisent et s’empêchent…La thèse s’inscrit dans une nouvelle orientation du courant de la didactique professionnelle, orientation initiée par Mayen : il s’agit d’analyser la formation en vue du travail et non plus seulement le travail en vue de la formation. En analysant le processus d’apprentissage en formation, la thèse reste toutefois centrée sur le travail. D’abord, parce que l’objet de l’apprentissage, le SIG, est un instrument professionnel. Ensuite, parce que les sujets de la recherche sont des professionnels en activité, qui ne se détachent pas de leur travail en arrivant en formation (Pastré, Mayen et Vergnaud, 2007). Enfin, parce que les tâches et les situations de travail connues et vécues par chacun – et verbalisées devant le groupe – sont autant de ressources pour apprendre en situation de formation. / Research in ergonomics and cognitive psychology point out difficulties in learning GIS (Medyckyj-Scott 1991, Nyerges 1991, Davies 1995 et, en France, Wurtz 1996). Our research is a follow-up of this work. It attempts to highlight the difficulties of learning GIS and possible ways exceed them, by understanding the mechanisms of learning GIS in the conditions offered by the CVT (continuous vocational training). We filmed and analyzed two GIS training sessions (approx. 30 hours each). Taken place three years apart, in the same training center, the training sessions have been conducted by the same two trainers. As Aline Robert (2008), we observed and recorded training activity without interfering: a fixed camera was placed in the gap, to cover the widest possible the occupied part of the classroom.On a theoretical level, our central thesis is the possibility and relevance to access processes and mechanisms of learning through mental representations built by adult learners. We relied on the theory of functional representation (Leplat), also called operative image (Ochanine) or representation for the action (Teiger, Weill-Fassina, Rabardel). Several other theoretical frameworks have also been mobilized: theories of adults learning (Barber, Bourgeois, Kaddouri), theories of vocational training (Mayen, Pastré, Vergnaud), the theory of instruments and instrumented action (Rabardel), the theory of mediation and guidance by others (Galperin, Savoyant). We reported on the learning process in its development through the evolution of the system of representation of people, which we had access through the analysis of verbal activity. Indeed, in verbal interaction between instructors and learners or between learners, representations of people emerge as resources (representations built before training) or as effects of training (under construction or processing representations).The evolution of the system of representations is systematically related to the conditions that determine it. The organization of the training session allows everyone to express themselves and underscores its representations. Emphasis is however placed on verbal interaction between trainers and learners and the effects produced. The formative function is provided by two trainers who are experienced professionals and who act simultaneous. This offers an interesting field of analysis of sharing transmission activity. We observe how trainers organize their joint intervention: they complement and support each other, but also contradict and prevent.Our thesis is part of a new orientation of vocational didactics theoretical field. This orientation has initiated by Mayen and consists to analyze training to work and not only the work for training. By analyzing the learning process, the thesis remains focused on work process. First, because the subject of learning is a professional instrument (GIS). Second, because trainees are professionals who do not separate their work joining the training session (Pastré, Mayen and Vergnaud, 2007). Finally, because the work situations and tasks experienced and verbalized by everyone are so many resources to learn during the training session.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011DIJOL033 |
Date | 28 November 2011 |
Creators | Holgado, Otilia |
Contributors | Dijon, Mayen, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0027 seconds