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French Kiss : les fêtes nationales françaises et américaines dans la France en guerre (1914-1918)

La fête nationale française, décrétée en 1880, vise à consolider l’adhésion à la Troisième République, régime né dix ans auparavant et toujours en déficit de légitimité. Malgré les efforts du gouvernement pour rejoindre les Français de toutes allégeances, des discordes idéologiques persistent et la fête nationale du 14-Juillet ne parvient pas à faire l'unanimité. Telle est la situation sociale et politique de la France à l’aube de la Grande Guerre. Alors que se multiplient les batailles et les pertes militaires, la conviction d'une guerre courte fait place à la réalité d'une guerre aussi destructrice qu’interminable. Les 14-Juillet de ces années-là démontrent la nécessité d'adapter les célébrations nationales à la réalité de la guerre totale et des besoins qu'elle engendre. Parallèlement, le deuil et la souffrance de la guerre ravivent les oppositions sociales et politiques d'avant-guerre, remettant en question les capacités du gouvernement à faire face à la situation, menaçant tant l'Union Sacrée que la République. L'entrée en guerre des États-Unis, en avril 1917, offre l'occasion à quelques hommes politiques prévoyants de rétablir la cohésion sociale autour des valeurs républicaines. En 1917, puis en 1918, le gouvernement mise sur l'union des fêtes nationales républicaines française et américaine pour ranimer l'espoir, le courage et le patriotisme de tous les Français. Au-delà de l'hommage rendu à un allié que l'on espérait plus, l'union des deux fêtes devient le symbole de la solidarité et de la fraternité qui unit les deux Républiques-sœurs, et réaffirme la force et la légitimité du régime français en place. Le 14-Juillet, emblème du parcours social et politique français, connaît donc, à l’occasion de la Grande Guerre, une mutation, une redéfinition de sens. À l'image de la France, « moderne », le 14-Juillet tel que développé lors du conflit, ne cesse de s'adapter aux besoins et à l'image d'une société en constante évolution. / The French national holiday, Bastille Day, was established in 1880 to strengthen popular support to the Third Republic, a disesteemed political regime born ten years earlier. Despite the government’s efforts to rally French people of all allegiances, ideological discord persisted and the parties involved were unable to reach a unanimous decision regarding the national holiday of July 14. Such was the political and social situation in France in 1914, at the dawn of the Great War. While battles and military losses multiply, convictions of a short war gave way to the reality of an endless and destructive conflict. During the years of ceaseless battles, the celebrations of the Bastille Day demonstrated the necessity of adapting national holidays to the context and needs brought to a country by a total war. In parallel, the mourning and suffering birthed by the Great War revived pre-war oppositions, both social and political, thus undermining the Union sacrée, as well as the Republic. The United-State’s involvement in World War I, beginning in April 1917, offered to a few passionate and far-sighted political figures the opportunity to restore consensus among the French people on republican values. In 1917 and 1918, the French government united both French and American national holidays, in the hope to revive optimism, courage and patriotism amongst the population. Beyond the initial tribute to a long sought-after ally, the union of national holidays became a symbol of solidarity and fraternity between both republics, thereby reaffirming the strength and legitimacy of the French political regime in place. The French national holiday, emblematic of the social and political evolution of its people, faced a sense-defining mutation during the Great War. The “Modern” Bastille Day, as developed during the war, never ceases to adapt to the needs and image of the ever-growing society it celebrates.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12475
Date12 1900
CreatorsCollet-Garand, Aurélie
ContributorsBouchard, Carl
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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