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"Noire et blanche" : la fête de nuit dans la littérature romantique (1821-1856) / Dark night and night life : night feast in romantic literature (1821-1856)

Le romantisme français est hanté par la fête de nuit, thème obsédant qui s’incarne dans les productions poétiques, dramatiques et narratives, majeures comme mineures, dès les libations de Smarra ou les Démons de la nuit de Charles Nodier. À partir de ce constat, cette thèse déploie et analyse le choix du cadre nocturne pour écrire la fête entre 1821 et 1856. L’étude du motif permet de rouvrir l’analyse de la nuit romantique pour montrer que ce thème livre, non pas une, mais plusieurs poétiques dont certaines se révèlent ancrées dans la modernité. La fête de nuit intègre tout d’abord l’imaginaire nocturne « traditionnel » du romantisme, lui-même hérité de représentations anciennes de la nuit, noire et claire. Or, ces nuits fantastiques, oniriques et lyriques ne sont pas toutes les nuits romantiques. Alors que la première moitié du XIXe siècle invente la nuit blanche, la littérature se fait la chambre d’échos bruyante de nuits parisiennes agitées, reflets d’une époque qui annonce les mythes de la ville-lumière et de la fête impériale. Ces images, qui circulent entre « littérature panoramique » et corpus romantique, trahissent la passion du siècle pour le spectaculaire. La fête de nuit transforme le quotidien en spectacle. Les fictions esquissent en outre des types de la fête de nuit parisienne souvent proches de la figure de l’auteur romantique, habituellement présenté comme un mélancolique solitaire. Porteuse de contrastes entre lumière et nuit, vie et mort, la fête de nuit apparaît finalement comme une posture existentielle et scripturaire adoptée par l’homme romantique qui entend se révolter contre la nuit noire, avec les feux et les fantaisies de la nuit blanche. / As a writing pattern, night feasts haunt French Romanticism since Nodier’s Smarra ou les Démons de la nuit (1821). The motif appears in poetic, dramatic and narrative works, in major as well as in minor productions. This thesis answers the following question : why is the night the place to write feasts in French Romanticism, between 1821 and 1856 ? In this way, this dissertation reopens the analysis of the Romantic night and shows that this theme provides not once but various poetics, some of them announcing modernity. Certainly, night feasts are part of a Romantic “classical” nocturnal imagination, inherited from ancient traditions. But fantastic, dreamlike and lyrical hues are not the only colors of the Romantic nights. In fact, thanks to the invention of night life in the early 19th century, Romantic works reflect restless Parisian nights, during a period which discovers night leisure activities, forecasting the myth of City of Light and the entertainment’s industry blooming during the Second Empire area. The images of the night feast, which circulate between “panoramic literature” and Romantic literature, reveal the century’s burning passion for sight. These nocturnal festivities transform everyday life into a show. Furthermore, fictions are brimming with archetypal characters inhabiting the Parisian festive nights, themselves often suggestive of the Romantic figure of the author, usually depicted as a melancholic loner. Based on contrasts, between light and darkness, life and death, the night feast is also an existential and creative pattern for Romantic authors who are using the night life and their lights as a way to rise up against the dark night.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2017NORMR036
Date01 December 2017
CreatorsChaumont, Bérangère
ContributorsNormandie, Ledda, Sylvain
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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