Le roman espagnol contemporain a vu l’émergence dans les années 1990 d’un ensemble de romans publiés par une cohorte de jeunes auteurs regroupés par les critiques sous le nom de «Generación X», appellation sans doute problématique dont nous tenterons néanmoins de délimiter les contours. Nés dans les années 1960, ces auteurs mettent en scène une jeunesse désenchantée dans l'ère des mass media et empreinte de culture rock et punk, à laquelle les critiques les ont souvent assimilés, évoluant dans un cadre résolument urbain (généralement Madrid), qu’ils connaissent pour en avoir souvent été acteurs avant de le mettre en scène. Représentants d’une culture éclectique et contemporaine, la ville et l’univers « underground » et marginal que les romans représentent sont profondément marqués par l’omniprésence de l’image et de la musique, et par le rythme accéléré de la vie moderne. Cela se manifeste dans les modalités d’une écriture novatrice et hétérarchique qui repose sur un mécanisme référentiel imposant et où s’entremêlent différents codes sémiotiques et où le langage de la rue est reproduit de façon mimétique. Ces aspects sont ceux qui permettent d'affirmer la convergence de ces auteurs dans un ensemble de textes qui davantage que le critère biologique permet de les rassembler et de dire que ces romans constituent un jalon dans le mouvement généralisé de retour au réel. Notre thèse consistera à étudier ces aspects, la représentation de la société qui se dégage des romans à travers le traitement et le dépassement des instances classiques du réalisme, et notamment la façon dont les différentes visions et représentations de la ville s’opposent et se superposent pour participer à l’élaboration du portrait d’un secteur dérangeant de la société espagnole de la fin du XXème siècle, qui justifie l’emploi du terme de "realismo sucio" pour qualifier l’esthétique de ces romans. Nous proposerons une approche d’une pluralité de textes représentatifs publiés entre 1990 et 1999 par Francisco Casavella,Lucía Etxebarria, Ismael Grasa,José Angel Mañas, Ray Loriga, Benjamin Prado, Pedro Maestre ou encore Roger Wolfe. / Contemporary Spanish novel saw the emergence in the 1990's of an ensemble of novels published by a group of young authors gathered together by critics under the name of " Génération X ", doubtless problematic naming of which limits we shall nevertheless try to define. Born in the 1960s, these authors represent a disillusioned youth in mass media's era,a youth suffused with rock and punk culture to which the critics often likened them, evolving in a decisively urban space (generally Madrid), that they know for being themselves actors of this scenery before staging it. Representatives of an eclectic and contemporary culture, the city and the " underground " and marginal universe which they represent are profoundly marked by the omnipresence of image and music, and by the accelerated rhythm of modern life. It shows in the modalities of an innovative writing based on an imposing mechanism of references, where various semiotic codes are mixed and where language of the street is mimetically reproduced. These aspects are what authorize us to mantain that more than the authors it is an ensemble of novels that converge and constitute a stage in a generelized realistic turn. Our thesis will consist in studying what kind of overview of spanish society emerges from the way this litterature processes the construction of characters, time and space, and how various visions and representations of the city get confronted and overlap to participate in the elaboration of the portrait of a disturbing sector of the end of the XXth century Spanish society, which justifies the use of the term of " realismo sucio " to qualify the esthetics of these authors. We shall propose an approach of representatives published between 1990 and 1999 by Francisco Casavellas, Lucía Etxebarria, Ismael Grasa, José Angel Mañas, Ray Loriga, Benjamin Prado, Pedro Maestre and Roger Wolfe.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017GREAL027 |
Date | 20 October 2017 |
Creators | Vion, Magali |
Contributors | Grenoble Alpes, Carcelén, Jean-François |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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