L'explosion de l'usine AZF, le 21 septembre 2001 à Toulouse, pose éminemment la question de la place d'activités " à risques " dans l'espace urbain, et remet brutalement en cause la légitimité d'usage des sols qu'avait acquise l'industrie. Partant de la catastrophe d'AZF, des discours sur l'espace qu'elle génère et les rapports de force qu'elle met en évidence, cette thèse analyse les relations que la société toulousaine entretient avec l'industrie chimique depuis l'implantation de la Poudrerie nationale de Toulouse au milieu du XIXe siècle. Les répercussions, matérielles et symboliques, de l'événement sont ainsi mises en perspective avec les dynamiques territoriales à l'œuvre sur l'espace urbain sinistré, dans une temporalité encadrant l'avant et l'après-catastrophe. Emblématique de ces changements, l'ONIA, ancêtre de l'usine AZF, était dans les années d'après-guerre une entreprise-phare de l'agglomération toulousaine. Celle-ci est entrée ensuite, du fait de l'évolution du projet industriel, de l'urbanisation des alentours et de la montée des préoccupations environnementales, dans un cycle de progressive déqualification, qui se conclut en avril 2002 par une décision de fermeture définitive. Les vifs débats sur l'avenir des installations chimiques laissent alors la place à l'émergence d'un projet de requalification du site industriel sinistré, autour d'un centre de recherche et de soins sur le cancer : le Cancéropôle. Affirmant une rupture avec le passé industriel du site, ce projet est au cœur des reconstructions successives à l'explosion de l'usine AZF. Il vise à réinscrire l'espace sinistré dans le développement économique et urbain d'une métropole qui " gagne ".
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00853946 |
Date | 28 January 2011 |
Creators | Cauhopé, Marion |
Publisher | Université Toulouse le Mirail - Toulouse II |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
Page generated in 0.0019 seconds