Les littératures migrantes féminines canadienne et allemande contemporaine sont ancrées sur des questionnements de l’espace. Les auteures comme Abla Farhoud (Le bonheur a la queue glissante), Marie-Célie Agnant (La dot de Sara) et Renan Demirkan (Schwarzer Tee mit drei Stück Zucker) arrivent à transmettre les problèmes et questionnements liés à la condition migrante féminine de nos jours, à travers leur utilisation particulière de l’espace dans leurs romans. La métaphore de la prison aide à saisir la complexité de la situation de la femme et de son rapport avec l’espace. Il faut prendre en considération des facteurs comme le déracinement de la femme de la terre natale, sa domination par l’homme et son impuissance face aux événements liés à la migration, ainsi que son emprisonnement par autrui quand la femme est marquée par les préjugés et le racisme de la société d’accueil. La prison de la femme se manifeste également à un autre niveau, soit celui des théories spatiales : les théories spatiales masculines courantes (notamment celles de Bachelard, Merleau-Ponty, Lefebvre, De Certeau et Augé) négligent la situation particulière de la femme. Bien qu’elles aident à exposer ce que les espaces dans les romans nous communiquent et comment il faut lire les espaces, elles sont insuffisantes pour révéler le rapport femme migrante – espace dans toute sa complexité. De plus, la réalité spatiale de la femme telle qu’exposée par les théories féministes (notamment celles de Shands, Rose, Chapman et Massey) saisit seulement en partie le rapport spatial complexe de la femme migrante. La faiblesse des théories mentionnées ci-haut vient du fait qu’elles sont parfois trop simples. Elles ne tiennent pas compte de l’histoire de la femme migrante : due à son histoire particulière, sa conception des termes territoire, chez-soi et identité est tout à fait différente de celle des individus qui n’ont pas fait l’expérience d’un déracinement. En exposant les problèmes particuliers de ces femmes, cette thèse aide à sortir les femmes du silence qui les opprime. Par cette thèse, nous répondons donc à un besoin qui existe dans le champ d’étude : nous plaçons la femme migrante au centre de la réflexion théorique en insistant sur la complémentarité des théories masculines et féminines/féministes et sur la nécessité de combiner plusieurs points de vues théoriques. Par cette thèse, à l’aide de notre analyse des espaces dans les romans, nous précisons la situation nuancée de la femme migrante et apportons des perspectives éclairantes au sujet de son rapport complexe à l’espace. / Contemporary Canadian and German female migration literature is closely linked to questions of space. Authors such as Abla Farhoud (Le bonheur a la queue glissante), Marie-Célie Agnant (La dot de Sara) and Renan Demirkan (Schwarzer Tee mit drei Stück Zucker) communicate problems and questions linked to today’s female migrant condition through their particular use of space in their novels. The prison metaphor helps to reveal the complex situation of the female migrant and her relationship with space: we have to take into consideration elements such as the uprooting from her birth country, her domination by men and her powerlessness regarding the events linked to migration, as well as her confinement by others. For example, these women are often subject to prejudices and racism on the part of the new country’s society. The woman’s prison becomes also obvious when it comes to theories of space: the current male theories of space (especially those by Bachelard, Merleau-Ponty, Lefebvre, De Certeau and Augé) are ignoring the woman’s particular situation. Even though they help to expose what the spaces in the novels are telling us and how we must interpret the spaces, they are unable to reveal the migrant woman’s relationship to space in all its complexity. Also, the spatial reality of women exposed by feminist theories (especially those by Shand, Rose, Chapman and Massay) can only partially understand the complex spatial relationship of migrant women. The weak points of the theories we mentioned here come mostly from the fact that they are too simple: they don’t include the history of the female migrant in their reflections. Due to the female migrant’s particular history, her conception of terms such as territory, home and identity are very different than those of individuals who have not been exposed to the experience of being uprooted. By exposing the particular problems faced by female migrants, this thesis helps break the silence that oppresses them. Therefore, through this thesis, we are filling a gap that exists in the field of research: we are placing the migrant woman in the center of the theoretical reflections, by exposing the complementarity of male and female/feminist theories and the necessity of combining different theoretical points of view. Through this thesis and our analysis of the spaces in the novels, we are giving a precise idea of the woman’s nuanced situation and are offering a clarifying perspective on her complex relationship to space.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/8807 |
Date | 04 1900 |
Creators | Jürges, Christina |
Contributors | Chanady, Amaryll |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0215 seconds