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Devenir "missionnaire des Sauvages" : origines, formation et entrée en fonction des sujets dans les missions amérindiennes du Canada et de l'Acadie (1700-1763)

À partir de la paix de Ryswick conclue en 1697, la rivalité qui s’installe entre la France et la Grande-Bretagne pour le contrôle du commerce colonial atlantique a des répercussions directes sur le climat politique nord-américain. Pour soustraire les territoires revendiqués par la France en Amérique du Nord à la convoitise britannique, les autorités françaises élaborent différentes politiques qui seront mises en oeuvre jusqu’à la perte de la Nouvelle-France en 1763. L’une d’elles consiste à développer un réseau d’alliances avec les populations autochtones qui occupent les zones tampons entre les possessions françaises et britanniques, comme l’Acadie péninsulaire et continentale, le sud de la vallée laurentienne et le haut Saint-Laurent. Pour préserver ces alliances, toute ressource susceptible d’influencer les Amérindiens en faveur des intérêts français est sollicitée puisque ces alliés constituent la principale force militaire de la colonie jusqu’à la guerre de Sept Ans. Dans ce contexte trouble, les rapports qui se tissent entre les missionnaires catholiques et les Amérindiens convertis prennent une dimension politique indéniable. Certains d’entre eux seront d’ailleurs appelés à collaborer avec l’administration française pour maintenir la loyauté de leurs fidèles envers la couronne. Ces populations évangélisées depuis quelques décennies au XVIIIe siècle regroupent les Amérindiens domiciliés de la vallée laurentienne ainsi que les Abénaquis, les Malécites, les Passamaquoddies et les Micmacs de l’Acadie. Bien en selle dans leur mission, certains prêtres « missionnaires des Sauvages » se feront intermédiaires diplomatiques, informateurs, interprètes ou aumôniers des guerriers amérindiens en plus d’exercer leur ministère. Par l’étude de 25 profils missionnaires qui ont joué un rôle politique dans les relations franco-amérindiennes au cours de cette période, cette thèse doctorale s’intéresse à l’actualisation de la vocation missionnaire, depuis sa représentation pendant les études jusqu’à sa réalisation concrète sur le terrain par le sujet. Pour ce faire, elle examine la marche à suivre qui permet de devenir « missionnaire des Sauvages » au Canada et en Acadie entre 1700 et 1763. La reconstitution d’itinéraires individuels se rapportant aux Jésuites, aux Récollets, aux Sulpiciens et aux prêtres du Séminaire des Missions étrangères reprend chacune des principales étapes franchies par ces sujets, depuis leurs origines jusqu’à leurs premiers pas chez les Amérindiens. L’analyse comparative qui en découle montre que devenir « missionnaire des Sauvages » dans l’une ou l’autre de ces communautés résulte d’un long processus de sélection des candidats qui ne cesse d’être altéré par l’évolution du contexte des missions. Bien que ces individus empruntent des artères communes menant vers le ministère dans les missions amérindiennes du Canada et de l’Acadie, leur expérience n’en demeure pas moins unique et témoigne du large spectre des itinéraires qui convergent vers la Nouvelle-France à cette époque... / Following the Treaty of Ryswick, signed in 1697, the on-going rivalry between France and England for control of Atlantic colonial trade directly impacted the North- American political climate. As a result, French authorities established various policies to protect the lands they had claimed from the British until the fall of New France in 1763. One of those policies consisted in strengthening alliances with Native populations settled in the buffer zones between French and British settlements, such as Acadia and the southern part of the Laurentian Valley. As these allies formed the main military forces of the colony until the French and Indian War, the French used all means at their disposal to convince the Natives to aid their cause. In this troubled climate, the relationships between French Catholic missionaries and converted Natives had an undeniable political influence. To preserve loyalty to the Crown, a small number of missionaries were called upon to collaborate with the French administration. In the 18th century, the evangelized Natives included the Praying Indians of Canada, the Abenaki, the Maliseet, the Passamaquoddy and the Mi’kmaq of Acadia. In addition to exercising their expected ministry duties, some of the well-established missionaries also acted as diplomats, informers, interpreters, or chaplains when accompanying the Native warriors. Having analysed 25 profiles of missionaries who contributed to the French-Native relationship during this period, this doctoral thesis explores the pathway leading to a missionary vocation, beginning with its presentation in the educational context to its actual implementation in the field by young priests. It examines and explains the step-by-step process of becoming a “missionnaire des Sauvages” – as they were called in documents at the time – in Canada and Acadia between 1700 and 1763. By retracing the individual journeys of Jesuit, Recollect, or Sulpician missionaries, and also priests from the Seminary of Foreign Missions, we revisit each of the main achievements of this small group, from their origins to their first steps amongst the Natives. This comparative analysis shows that before a missionary from these communities was sent to work with Indigenous populations, candidates first had go through a long selection process, which was constantly altered by the evolving context of the missions. Although these individuals all initially followed a similar path leading them to ministry in Indian communities, their individual experiences were nonetheless unique and bear witness to the wide range of personal itineraries converging towards New France at the time. Whether born in France or in Canada, the missionaries came from various socioeconomic backgrounds. Their academic, ecclesiastical, and religious education shaped them into missionary-priests. Hand-picked during their preparatory studies, the selected individuals had to go through a transit screening process before heading to New France. Once having arrived at their destination, their introduction amongst the Natives of Canada and Acadia was overseen and supervised by their superiors. With their assignment in hand...

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/31745
Date17 October 2018
CreatorsMorin, Maxime
ContributorsDubois, Paul-André
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xix, 588 pages), application/pdf
CoverageCanada, Acadie, Nouvelle-France, 18e siècle, Jusqu'à 1763, 1755-1763 (Guerre de Sept Ans)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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