La joyeuse confusion qui règne en matière de libéralités s'explique par l'inadaptation des règles du régime juridique, élaboré en 1804 dans un esprit de défiance. Les libéralités ne pouvaient être que suspectes dans un système reposant sur l'échange intéressé. Progressivement, l'on a admis que ces actes à titre gratuit pouvaient être intéressés et l'on a même reconnu que la transmission anticipée du patrimoine était nécessaire en raison de l'allongement de la durée de vie, de sorte que ceux-ci ne sont, non seulement, plus suspects, mais encouragés. Le décalage existant alors entre la rigueur du régime juridique et la faveur pour les libéralités conduit le législateur et la jurisprudence à recourir à de nombreuses fictions juridiques. Celles-ci leur permettent tantôt d'exclure l'application du régime, tantôt de l'appliquer pour parvenir aux solutions qui leur semblent les plus équitables. Si le procédé est évidemment louable, il engendre une décadence de la notion de libéralité et ne permet plus de la définir, sauf à répondre qu'elle dépend de la règle appliquer. Un tel dépérissement des certitudes est dangereux, tant la qualification de libéralité engendre encore des conséquences civiles et fiscales redoutables. Il conduit à repenser la notion de libéralité. Dans un contexte de libéralisation du droit des libéralités, il y a donc lieu d'adopter une notion unitaire et conceptuelle de libéralité, composée de deux éléments matériel et intentionnel cumulatifs. / The joyful confusion that reigns in terms of liberalities is explained by the inadequacy of the rules of the legal regime, developed in 1804 in a spirit of mistrust. Liberalities were necessarily suspicious in a system derived from self-interested exchange. Gradually, it was recognized that these gratuitous acts could be interested and it was even recognized that the early transmission of assets was necessary because of the longer life span, so that they were no longer suspect but encouraged. The gap then existing between the rigour of the legal regime and the favour for liberalities led the legislator and the case law to resort to numerous legal fictions. These fictions allowed judges to sometimes apply the legal regime for liberalities and other times, exclude it, only to reach solutions that seem most equitable to them. If the process is obviously commendable, it begets decline of the notion of liberality. There is no longer a clear definition of what a liberality is, if not by saying that it depends on the rule. The characterization of liberality still has formidable civil and fiscal consequences. So, the notion of liberality needs to be redesigned. ln a context of liberalization of the law of liberalities, it is therefore necessary to adopt a unitary and conceptual notion of liberality, made of two cumulative elements : material and intentional.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01D080 |
Date | 06 December 2018 |
Creators | Hartman, Fanny |
Contributors | Paris 1, Leroyer, Anne-Marie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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