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Disparition de l'homme et machinerie humaine sur le scène contemporaine. Denis Marleau, Heiner Goebbels, Jean-François Perret / Human Disappearing Machinery on Contemporary Stage. Denis Marleau, Heiner Goebbels, Jean-François Peyret

L’acteur est-t-il l’objet d’une nouvelle mise en cause radicale, un siècle après Maeterlinck, Jarry et Craig ? La discussion prend aujourd’hui une tournure inédite. Il ne s’agit plus d’écarter l’homme de la scène pour le remplacer par une marionnette idéale. Les acteurs artificiels, avatars, robots et autres doubles, semblent désormais pouvoir devenir autonomes. La question n’est pas seulement : qu’est-ce qui manque, lorsque l’acteur manque ? Mais aussi, qu’est-ce qui ne manque pas ? Pour étudier ce sujet, cette thèse s’appuie sur trois œuvres qui ont fait événement à l’orée du XXIe siècle : Les Aveugles de Denis Marleau, Stifters Dinge de Heiner Goebbels, et Re : Walden de Jean-François Peyret. Elle introduit la conjecture anthropologique d’une « disparition » de l’homme. Expression problématique, qui est à entendre de prime abord au sens d’un retrait ou d’une instrumentation de l’acteur, mais qui sous-tend en arrière-plan d’autres enjeux : brouillage des frontières entre vivant et artificiel, perte du lien au monde, déclin de l’humanisme, effondrement écologique. Si l’homme devait disparaître, c’est peut-être au théâtre qu’il résisterait le plus longtemps à sa disparition. Mais la proposition peut s’inverser : n’est-ce pas là qu’il ne cesse de s’effacer avec le plus d’ostentation, jouant depuis toujours avec les oppositions apparence / réalité, apparition / disparition ? La thèse explore ces problématiques, en s’intéressant aussi bien à la scénographie, à la dramaturgie, à la relation acteur spectateur, et aux nouvelles machines qui transfigurent le dispositif scénique en une anamorphose visuelle, sonore, éminemment troublante, de l’être humain en train de disparaître. / Is the actor thrown back into doubt again, one century after Maeterlinck, Craig and Jarry ? The topic happens to be brought up to date. But the purpose is no longer to get rid of the actor, so that he could be replaced by puppets. Artificial actors, like avatars, robots and other doubles, are likely to get their autonomy soon, on stage. The question is not only : what is missing, when the actor is missing ? But also, what is not missing ? This thesis is based upon three performances that stroke the minds on the first decade of the 21st century : Les Aveugles by Denis Marleau, Stifters Dinge by Heiner Goebbels, and Re :Walden by Jean-François Peyret. Our conjecture is about human disappearing on stage, with a special focus on anthropological aspects. The notion of « disappearing » means, at first sight, the withdrawing of actors, but we show that other deep challenges stand in the background : body instrumentation, interferences between life and artificial, disconnection to the phenomenal world, mankind decline and ecological disasters. If the human being is supposed to disappear soon, it’s probably on theatre stage that he will stand for a while. At the same time, isn’t it on stage that he has been playing for ever with appearing and disappearing, reality and illusion ? This thesis explores these problems, dealing with all the aspects : scenography, dramaturgy, actors and spectators, technology and new machines that are completely transforming the stage into a visual, sound, and highly confusing anamorphosis, by which the human being is involved in a vanishing process.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030116
Date12 November 2012
CreatorsBallay, Jean-François
ContributorsParis 3, Mervant-Roux, Marie-Madeleine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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