Notre examen de la reconfiguration de la propriété privée durant les régimes communistes et postcommunistes a comme point de départ une interrogation banale qui, depuis l’ouvrage canonique de Laswell, Politics. Who gets what, when, and how ?, est considérée essentielle pour la compréhension des processus politiques : qui sont les principaux bénéficiaires / perdants de ces métamorphoses du régime de la propriété ?
Pour formuler une réponse à cette interrogation, nous avons structuré notre analyse en trois parties.
La première partie, "La Propriété urbaine dans la Roumanie (post)socialiste. Politique et politiques publiques", dresse un tableau général de la transformation socialiste et postsocialiste de la propriété privée en milieu urbain. Ce tableau général concerne tant le cadre normatif et institutionnel, que les acteurs socio-politiques qui essaient de s’impliquer dans l’élaboration des politiques publiques.
Les deux études de cas qui constituent la deuxième et la troisième partie de la thèse examinent la construction juridico-politique des « gagnants » et des « perdants » de ces processus de reconfiguration de la propriété : La propriété et « l’ethno-nation » dans la Roumanie (post)socialiste. Le cas de la communauté juive (2e partie), respectivement Métamorphoses (post)socialistes d’un « quartier rouge ». Propriété et élites politiques en Roumanie (3e partie).
Pour analyser la construction des « perdants », le rapport qui s’établit entre "La propriété et « l’ethno-nation » dans la Roumanie (post)socialiste. Le cas de la communauté juive" nous a semblé un observatoire privilégié. La principale raison tient à l’ingéniosité des méthodes d’expropriation imaginées par les communistes pour la spoliation économique des différentes minorités ethniques ou religieuses et à la diversité des raisons invoquées par les législateurs postcommunistes pour différer la restitution de certaines de ces propriétés. Nous présumons que dans l’histoire de la « propriété juive » nous pourrions également appréhender un processus de construction (post)socialiste d’une « communauté imaginée », homogène, ethno-nationale, d’un « rapport particulier qui existerait entre l’État, la propriété et l’identité nationales » (Verdery 1998 : 298).
Après des reconfigurations radicales de la sphère économique et l’étatisation des propriétés (industrielles, immobilières, foncières), l’unique catégorie sociale qui pouvait disposer discrétionnairement de la propriété nationalisée était la nomenklatura communiste. La 3e partie de la thèse, "Métamorphoses (post)socialistes d’un « quartier rouge ». Propriété et élites politiques en Roumanie", retrace l’histoire du quartier de la nomenklatura, situé au nord de Bucarest, de ses habitants d’avant 1989 et de leurs avatars postcommunistes. L’histoire politique du quartier se superpose à l’histoire des élites dirigeantes de la Roumanie et est révélatrice pour les rapports entre les différentes factions formées à l’intérieur du Parti, les épurations, les réhabilitations. Elle représente également un observatoire privilégié pour les rapports que le Parti Communiste Roumain entretient avec Kremlin, ainsi qu’avec d’autres partis communistes. Finalement, l’histoire postcommuniste du même quartier peut fournir une réponse à une question apparemment très simple, à savoir « qu’est-ce qui change après 1989 » ? Par cette étude de cas nous nous proposons de « tester » la thèse du « capitalisme politique », selon laquelle on assisterait après 1989 à une transmutation du capital politique que la nomenklatura communiste détenait en capital économique.
Identifer | oai:union.ndltd.org:BICfB/oai:ulb.ac.be:ETDULB:ULBetd-06052010-195756 |
Date | 30 June 2010 |
Creators | Otoiu, Damiana Gabriela |
Contributors | Turcanu, Florin, Lagrou, Pieter, Roger, Antoine, De Waele, Jean-Michel, Preda, Cristian |
Publisher | Universite Libre de Bruxelles |
Source Sets | Bibliothèque interuniversitaire de la Communauté française de Belgique |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | text |
Format | application/pdf |
Source | http://theses.ulb.ac.be/ETD-db/collection/available/ULBetd-06052010-195756/ |
Rights | mixed, J'accepte que le texte de la thèse (ci-après l'oeuvre), sous réserve des parties couvertes par la confidentialité, soit publié dans le recueil électronique des thèses ULB. A cette fin, je donne licence à ULB : - le droit de fixer et de reproduire l'oeuvre sur support électronique : logiciel ETD/db - le droit de communiquer l'oeuvre au public Cette licence, gratuite et non exclusive, est valable pour toute la durée de la propriété littéraire et artistique, y compris ses éventuelles prolongations, et pour le monde entier. Je conserve tous les autres droits pour la reproduction et la communication de la thèse, ainsi que le droit de l'utiliser dans de futurs travaux. Je certifie avoir obtenu, conformément à la législation sur le droit d'auteur et aux exigences du droit à l'image, toutes les autorisations nécessaires à la reproduction dans ma thèse d'images, de textes, et/ou de toute oeuvre protégés par le droit d'auteur, et avoir obtenu les autorisations nécessaires à leur communication à des tiers. Au cas où un tiers est titulaire d'un droit de propriété intellectuelle sur tout ou partie de ma thèse, je certifie avoir obtenu son autorisation écrite pour l'exercice des droits mentionnés ci-dessus. |
Page generated in 0.003 seconds