A la suite du Congrès panafricain de Manchester (octobre 1945), puis de son indépendance en mars 1957, le Ghana a été jusqu'en 1966 le centre de dynamiques transnationales trouvant leur origine dans la transformation sociale et politique de l'espace franco-africain. Considérant que l'indépendance du Ghana était liée à la libération totale du continent africain, Kwame Nkrumah a travaillé à construire la jeune nation africaine en tant que porte-drapeau du panafricanisme et embryon d'une union d'États africains indépendants et affranchis des cadres hérités de la période coloniale. C'est dans ce but qu'il a tissé un réseau d'alliances politiques et accueilli nombre de militants et intellectuels francophones qui ont contribué à nourrir une réflexion sur la transformation des empires, le panafricanisme, le néo-colonialisme, la lutte armée et la Révolution africaine. La construction d'un appareil de propagande à même de produire et de diffuser un imaginaire panafricain mobilisateur tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays a été l'une des principales réalisations de l'époque. Dans le même temps, de grandes difficultés ont été rencontrées dans l'organisation politique des populations migrantes originaires de l’espace franco-africain et résidant au Ghana. Devenu un carrefour de la Révolution africaine, le Ghana a été progressivement amené à devenir un laboratoire où se discutaient et se construisaient une praxis et une idéologie reposant sur l'analyse des conditions politiques issues des indépendances africaines. La jeune nation a ainsi offert un lieu favorable à l'observation et l'étude du croisement des dynamiques qui ont traversé les anciens empires britannique et français. / Following the Pan-African Congress in Manchester in October 1945 and then its independence in March 1957, until 1966, Ghana became the center of transnational dynamics, which had their roots in the social and political transformation of French Africa. Convinced that the independence of Ghana was linked to the total liberation of the African continent, Kwame Nkrumah worked towards building this young African nation as a standard bearer of Pan-Africanism and as the nucleus of a union of independent African States, which would be freed from the structures inherited from the colonial period. To this end, Ghana formed a number of political alliances, and provided shelter and work for many francophone militants and intellectuals who, in turn, contributed to the reflex ions on the transformation of empires, Pan-Africanism, neo-colonialism, armed struggle and the African Revolution. The establishment of a propaganda machine able to produce and to widen a Pan-African imagined community in order to mobilise inside as well as outside Ghana was one of the main realizations of the period. Meanwhile, there were great difficulties regarding the political organization of the migrant populations coming from French Africa and living in Ghana. As a crossroads of the African Revolution, Ghana was progressively pushed to become a testing ground where a praxis and an ideology based upon an analysis of the political conditions coming from the newly independent African states were being discussed and built. The young nation proved to be a place where the intersection of the dynamics, which crossed both the former French and British empires, can be observed and studied.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA01H063 |
Date | 13 December 2017 |
Creators | Boyer, Antoine de |
Contributors | Paris 1, Boilley, Pierre |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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