Le système des villes sud-africaines, né d'une colonisation de peuplement et soumis pendant un demi-siècle aux lois de l'apartheid, évolue-t-il sous l'effet de la mondialisation comme d'autres systèmes de villes plus anciens ou plus développés ? Dans quelle mesure le processus d'insertion économique à l'échelle mondiale, observé à travers la localisation des investissements directs étrangers (IDE) et l'implantation des entreprises multinationales, entraîne-t-il une perturbation dans la dynamique de ce système ? L'objectif est ici de savoir, à l'aide de différentes méthodes d'analyse des données, si les villes sud-africaines concernées par les IDE suivent un modèle de métropolisation (concentration des activités économiques et des hommes dans les plus grandes villes), si elles connaissent un processus de distribution de la croissance aux échelons inférieurs de la hiérarchie urbaine (simple diffusion-adaptation), ou bien si elles développent de nouvelles configurations (spécialisations).<br /><br />Dans les délimitations bien précises des agglomérations fonctionnelles, que nous avons constituées pour dix dates sur toute la période 1901-2001, nous mettons en évidence une croissance urbaine distribuée (processus de Gibrat), analogue à celle observée pour d'autres systèmes de villes et qui fait suite au processus de colonisation du territoire par les villes, observé jusque vers la fin du XIXe siècle. Cette modalité d'urbanisation fait de l'Afrique du Sud un des pays africains les plus avancés dans la transition urbaine (avec quelques 307 agglomérations urbaines en 2001).<br />L'internationalisation économique des villes est ensuite analysée, sur le temps long, par le biais des IDE (échantillon de 2751 entreprises étrangères en 2003) afin de mettre en évidence les reconfigurations spatiales, les dynamiques de concentration, d'accentuation des disparités ou au contraire de rattrapage entre les villes.<br /><br />Au stade actuel du processus, en dépit d'une insertion ancienne du pays dans les échanges internationaux, les stratégies de localisation des entreprises étrangères contribuent, comme partout ailleurs, au renforcement du niveau métropolitain (au profit de Johannesburg surtout) et ne produisent plus de spécialisation urbaine très marquée. Cependant, à l'échelon supérieur, de la hiérarchie urbaine les sélections des investisseurs analysées sur le long terme révèlent l'amorce d'une dynamique de diffusion et de rééquilibrage territorial, à l'avantage des grandes villes côtières et de leurs périphéries.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00011351 |
Date | 11 April 2005 |
Creators | Vacchiani-Marcuzzo, Céline |
Publisher | Université Panthéon-Sorbonne - Paris I |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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