L’étude des phénomènes agraires propres à la colonisation israélienne de la Palestine permet de révéler plusieurs formes de dépossessions participant à l’effacement de la population autochtone du paysage. Bien que l’agriculture demeure l’un des moyens les plus employés afin de coloniser la Cisjordanie, elle demeure paradoxalement l’un des outils les plus puissants de résistance du peuple palestinien en permettant l’exercice d’une territorialité autochtone. Or, si le gouvernement palestinien voit en l’agriculture industrielle un outil de développement économique dans une conception agro-industrielle, des modèles alternatifs visant une territorialisation du système alimentaire palestinien émergent depuis la première Intifada (1987-1993), dont l’agroécologie. Fondamentalement radicale et œuvrant pour une transformation des systèmes alimentaires dans une optique d’atteinte de souveraineté alimentaire, cette dernière permet une agriculture limitant la consommation d’eau et d’intrants, tout en réduisant la superficie de terres agricoles utilisées par les producteurs. Le contexte palestinien étant caractérisé par la dépossession territoriale, hydrique, commerciale et de la main-d’œuvre, l’utilisation de ce modèle à des fins de résistance et de transition revêt une pertinence notable.
En s’appuyant notamment sur des données recueillies sur le terrain lors d’un séjour en Cisjordanie durant le mois d’octobre 2022, cette recherche exploratoire analysera la portée de l’agroécologie politique comme outil de transition du système alimentaire palestinien dans une optique d’économie de résistance. Il s’agira donc de présenter les limites d’application de ce modèle en contexte de colonisation directe. / The colonization of Palestine by Israel and its use of agriculture as a tool of dispossession is a concrete measure leading to the erasure of Palestinian natives from the landscape. However, the study of agrarian resistance allows us to see agriculture as both a tool of destruction and reproduction. By occupying the land and consequently preventing the use of tenure laws by Israeli settlers to steal the land from Palestinians, native agricultural workers are leading a movement of agro-resistance.
Amidst the Palestinian government’s vision of conventional agriculture as a tool of development, alternative models of agriculture such as agroecology have been emerging since the First Intifada (1987-1993). Fundamentally radical, agroecology aims to transform food systems and is based on the principles of food sovereignty and agrarian sustainability. By reducing the dependency of agricultural workers on chemical inputs, heavy use of irrigation techniques and large areas of land, this alternative model could be an interesting path of transition in Palestine as a tool of resistance and decolonization of the agricultural sector.
Using data collected during field work carried out in October 2022, this exploratory research will demonstrate the potential of political agroecology as a path of transition through the lens of resistance economy. The limits of its application in a settler-colonial context will be presented as well as their connection to different forms of dispossession carried out by the Israeli government.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32188 |
Date | 10 1900 |
Creators | Plourde, Florence |
Contributors | Rioux, Sébastien |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
Page generated in 0.0028 seconds