La pêche au loup-marin fut une activité pratiquée par les Canadiens, au temps de la Nouvelle-France, dans la région de la Côte-Nord et du Labrador. Le commerce des huiles de loup-marin s'inscrit dans la planification du développement économique de la colonie dans l'esprit du mercantilisme.
Le Labrador à l'époque de la Nouvelle-France est un immense territoire qui englobait la Basse et Moyenne Côte-Nord ainsi qu'une partie du Labrador méridional actuel. Cette région, au climat inhospitalier, abrite une faune variée dont plusieurs espèces de phoques. Des groupes humains vivaient à cet endroit ou le fréquentaient. Il s'agit des populations autochtones telles les
Inuits et les Montagnais ainsi que des pêcheurs français qui y faisaient la pêche sédentaire de la morue.
À la suite des Européens, des Canadiens tentèrent eux aussi leur chance dans les pêcheries. Ils se spécialisèrent dans la chasse aux phoques appelés autrefois, loups-marins. L'huile qu'on obtient de cet animal servait à l'éclairage des lampes et sa fourrure était utilisée pour la confection de chaussures et de vêtements. Le gouvernement métropolitain démontrait beaucoup d'intérêt dans le développement du Labrador. Aux raisons économiques s'en ajoutent d'autres d'ordre stratégique. En effet, l'occupation française de ce territoire limitait les Anglais installés à la baie d'Hudson et permettait de conserver libre, la navigation dans le golfe et l'estuaire du Saint-Laurent. Pour asseoir une autorité militaire, de justice et de police, le gouvernement métropolitain jugea à propos d'y installer un commandant. Ce personnage rendait service à l'État, mais en profitait également pour effectuer le commerce des huiles de loup-marin.
Le commerce relié à l'exploitation du loup-marin s'avérant fructueux pour certains exploitants, d'autres personnalités d'affaires décidèrent de s'y adonner. Pour démarrer une entreprise de pêche au loup-marin, il fallait disposer d'une concession. Plus d'une douzaine de terrains sis le long du littoral du Saint-Laurent furent attribués. Pour mettre en valeur ces "passes" de loup-marin, d'énormes ressources matérielles, humaines et financières furent engagées. Les employés de ces postes étaient recrutés à l'automne pour participer à une expédition de pêche qui durait environ un an. Outre la pêche au loup-marin, les engagés des postes faisaient la chasse et la traite avec les Amérindiens.
Une activité secondaire se développa à la suite des pêcheries. Il s'agit du commerce des denrées et marchandises le long des côtes du Labrador. Cette pratique exercée par les capitaines de navires n'était pas unique au Labrador et était bien connue ailleurs en Nouvelle-France. Les deux guerres qui sévirent de 1744 à 1748 et de 1756 à 1763 eurent un impact négatif sur les pêcheries de loup-marin.
Le bilan financier des pêcheries de loup-marin varie d'un poste à l'autre et varie pour un même poste dans le temps. Assujettis à des éléments météorologiques changeants, les établissements de pêche ne pouvaient pas toujours donner une balance financière positive. Il n'en demeure pas moins qu'un concessionnaire expérimenté, capable d'assumer une ou deux années de perte, trouvait dans les postes du Labrador, une source de profits non négligeables. Les pêcheries de loup-marin ont ceci de remarquable, qu'elles furent une activité essentiellement canadienne et permirent à beaucoup de gens sans terres et sans emploi, de trouver une source de revenus pour faire subsister leur famille.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:1002 |
Date | January 2000 |
Creators | Langlois, Janick |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/1002/, doi:10.1522/11962908 |
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