Cette thèse analyse la construction et la diffusion d’une bonne pratique de l’évaluation dans le secteur de l’aide au développement. D’un point de vue historique, l’auteure étudie comment l’évaluation est passée d’une pratique marginale des organismes d’aide au développement dans les années 1960, à un passage obligé de tous les programmes d’aide dans les années 2000. Ensuite, l’auteure réalise une étude sociologique de l’acteur qu’est l’évaluateur dans le système international de l’aide au développement. Elle étudie son influence auprès des autres acteurs de ce système, ainsi que sa capacité à légitimer et à diffuser son expertise. Elle montre comment les évaluateurs se professionnalisent par la création de « communautés de pratique » au Nord et au Sud. Enfin, l’auteure s’intéresse aux effets de « déclassement » que produit l’évaluation sur les acteurs de l’aide au développement du Nord et du Sud. Elle analyse comment l’évaluation, en produisant un jugement de valeur sur les politiques de développement des donateurs et des bénéficiaires, conduit à les mettre en concurrence et à discriminer les moins performants ; performance déterminée de manière subjective. L’objectif de l’auteur est de montrer que l’évaluation est un objet politique, dans la mesure où sa mise en pratique est déterminée par l’environnement politique dans lequel elle intervient, et où elle influence à son tour les politiques des donateurs et des bénéficiaires de l’aide au développement. / This thesis analyses the construction and propagation of a best practice of the evaluation in the development aid sector. From a historical perspective, the author studies how, between 1960s and 2000s, evaluation went from being a marginal practice of development aid bodies to being a compulsory part of aid programs. The author then conducts a sociological study of the role played evaluators within the international system of development aid. She studies their influence over the other participants of this system, as well as their capacity in legitimising and in diffusing their expertise. She highlights how evaluators professionalise themselves by creating “practice communities” in the North and in the South. Finally the author looks at the consequences that the “downgrading” stemming from evaluation have on actors who take part in development aid in the North and South. She analyses how evaluation -- by creating a value judgment on the development policies of both donors and beneficiaries -- results in creating competition among these actors and in the discrimination of those that are least performing – a performance itself subjectively determined. The author’s aim is to show that evaluation is a political tool, in that its use is determined by the political environment in which it is conducted, and where it then influences the policies of development aid donors and beneficiaries.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015IEPP0013 |
Date | 23 March 2015 |
Creators | Laporte, Camille |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Devin, Guillaume |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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