L'Amérique latine a connu, dans les années 1980, un " tournant multiculturel " qui a notamment fait émerger les " populations noires " ou " afrodescendantes " sur la scène publique où elles réclamaient une place en tant que " groupe ethnique ", les caractéristiques de cette ethnicité faisant l'objet de débats politiques et scientifiques. Ce " tournant " ouvrait à de nombreux travaux sur la revendication d'une citoyenneté ethnique, la mise en place de politiques de la différence et la valorisation de pratiques culturelles ; mais il obligeait aussi à revenir en arrière, sur la configuration de sociétés qualifiées de métisses que le nouveau paradigme multiculturel était censé transformer, voire corriger. En ce sens, le métissage était interprété comme une forme de dilution des différences, d'" invisibilisation " des populations noires dans un récit national n'acceptant que l'altérité indienne. Entre l'" autre " et le " même ", le " noir " occupe une position ambiguë, qui mêle saillance et disparition, altérité et similitude, négation et indifférence ; cette situation intermédiaire entre altérité et ressemblance constitue le fil directeur de ce mémoire. Elle se retrouve dans ma propre pratique de la recherche, entre sociologie et anthropologie, entre contemporanéité et distance, entre " ici " et " là-bas ".
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-01053065 |
Date | 24 February 2014 |
Creators | Cunin, Elisabeth |
Publisher | Université Paris-Diderot - Paris VII |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | habilitation ࠤiriger des recherches |
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