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Une société sans mort : conséquences du rejet de la mort sur la clinique contemporaine / Society without death : the consequences of rejecting death on current clinical theory and practice

La recherche s'interroge sur les origines du rejet de la mort pour en déplier les conséquences quant à la subjectivité et aux effets sur le lien social de notre temps. Depuis l’aube de la modernité, la mort est tendanciellement disqualifiée, mise au rebut d’un parlêtre identifié à l'individu, alors qu’elle est nécessaire à sa condition humaine. Mort tabou, mort interdite, déni de la mort, les mots ne manquent pas pour évoquer les péripéties que cette figure de l’altérité a subi depuis l’avènement de la science moderne et du discours capitaliste qui l’accompagne. Il s'agit ici de mettre en perspectives le traitement contemporain de la mort et ses aléas au regard de la psychanalyse dans une lecture plurielle, par la mobilisation entre autres de travaux d'historiens, d'anthropologues, de sociologues, de philosophes, d’un appui sur la littérature, mais aussi et surtout à la lumière des singularités et des discours relatifs à la mort. Un parcours qui amène à questionner les pratiques entourant la mort, leur rejet et les artefacts qui viennent prendre leur place entre misanthropie sous fond d’idéologie posthumaniste et recyclage par l’économie capitaliste. Le destin de la mort à notre époque se signe par son ensauvagement et par le passage d’une mort métaphorisée à une mort consommée, avec comme aléas majeurs l’abandon du corps et l’impossibilité de subjectiver la perte. Une des questions centrale porte alors sur la façon dont les sujets parviennent à composer avec ce rejet de la mort et des choses de la mort, à inventer une solution singulière pour composer avec la perte, avec l’amour comme suppléance - pour que quelque chose du lien social se maintienne aux temps de l’amort. / This research explores the origins of the rejection of death, in order to examine its repercussions on subjectivity and its effects on the social bond in contemporary society. Since the dawn of modernity, there has been a tendency to denigrate death, to throw it into the scrap heap of a parlêtre [speaking being] that has been identified with the individual. Death as taboo, death as forbidden, the denial of death: there is no dearth of words to describe the alterity of death in modern science and its capitalist discourse. The contemporary psychoanalytic treatment of death and its vagaries are put into perspective both by a wide-ranging reading that appeals to the fields of history, anthropology, sociology, philosophy and literature, and especially by highlighting the singularities of and discourses concerning death. This exploration also examines ceremonies surrounding death, the rejection of these and the artifacts that have come to replace them; such artifacts are located between misanthropy, for which a post-humanist ideology provides a basis, and a recycling that is typical of the capitalist economy. The vicissitudes of death in our era are marked by an ever-greater wildness and by a movement from a death that is subjected to metaphor to a death that is consumed, a movement that carries the major risks of abandoning the body rendering death impossible to subjectivize. One of the central questions thus concerns the way that subjects succeed in dealing with death and matters related to it through inventing a singular solution for dealing with loss, with love as a compensation—in order for something of the social bond to be maintained in the age of amort [lifelessness].

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015TOU20033
Date12 September 2015
CreatorsBlondelot, Xavier
ContributorsToulouse 2, Sauret, Marie-Jean
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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