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Sir Philip Sidney et les marges de la culture visuelle élisabéthaine / Philip Sidney and the margins of Elizabethan visual culture

La légende nationale élaborée autour de Sir Philip Sidney [1554-1586] à la période élisabéthaine a contribué à dissimuler de nombreux aspects de l’expérience visuelle de « l’icône culturelle » du protestantisme anglais. En effet, les monuments picturaux érigés à sa mémoire ont gravé dans la rigidité du marbre les lignes d’un régime représentatif européen à vocation humaniste et exemplaire qui a échoué à reproduire les traits du courtisan. Au cours des deux dernières décennies du XXe siècle, le développement des visual culture studies a permis de démontrer la friabilité des socles taxinomiques de la matière visuelle élisabéthaine en élargissant la notion d’image à des domaines jusque-là négligés [imprese, miniatures, médaillons de cire]. Mais bien que des formes alternatives de visualité aient ainsi pu être envisagées, ces nouvelles lectures de la mimésis sidneyenne ne sont pas parvenues à s’extraire d’une compréhension ethnocentrée de la perspective. Loin d’offrir le reflet insulaire d’un archaïsme pictural exotique, les ornements dédiés à ou conçus par Sidney s’inscrivent pourtant au cœur de l’histoire de rencontres visuelles entre le « propre » et le « barbare » qui mettent en lumière toute l’incertitude étiologique et généalogique des dernières années du règne des Tudor. Les effets de rémanence du Kitab al-manazir [De Aspectibus] d’Ibn al-Haytham [Alhacen] dans la compréhension des « intentions » du visible élisabéthain seront dès lors envisagés comme l’aspect le plus lumineux de la dimension anthropologique du geste mimétique sidneyen. / The national legend surrounding Sir Philip Sidney [1554-1586] in the Elizabethan era has played a significant part in concealing many aspects of the courtier’s visual experience. The marble fixity of pictorial monuments erected in memory of England’s favourite Protestant « cultural icon » has mostly failed to register his features. This has been made apparent through the development of visual culture studies. Since emerging in the 1980’s, this interdisciplinary field has led to the laying bare of the brittle material of Elizabethan visual taxonomies, by encompassing within the ‘pictorial’ frame new kinds of images [imprese, limnings, wax medallions]. Yet, although opening up onto alternative visual modes, the latest forays into Sidneyan mimesis have remained firmly rooted in an ethnocentric approach of perspective. Conversely, far from reflecting an exotic, insular or archaic pictorial response to visual culture, Sidney’s ornaments -whether created by or dedicated to him- draw on encounters between ‘gentle’ and ‘barbarous’ visual histories, thus highlighting Tudor England’s ‘etiological uncertainty’. As a result, the many aspects of Ibn al-Haytham [Alhacen]’s Kitab al-mananazir [De Aspectibus] transpiring through Elizabethan optics will emerge as central to the building up and understanding of the anthropological dimension of Sidney’s mimesis.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA030151
Date11 December 2010
CreatorsDulac, Anne-Valérie
ContributorsParis 3, Laroque, François
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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