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L'apologie de Raimond Sebond, Michel de Montaigne

Michel de Montaigne a élaboré un imposant corpus au centre de ses Essais afin de rendre hommage à Raimond Sebond sans toutefois corroborer sa théologie philosophique ni reconnaître la pyramide des êtres1 à l'avant sommet de laquelle l'homme se situe par sa dignité et son esprit, comme preuve de l'existence de Dieu. L'Apologie de Raimond Sebond a été une opportunité de résumer sa propre pensée philosophique en réduisant fortement la différence entre les individus humains et l'animal. En dépit de l'extrême variabilité des individus, chacun porte en lui-même une forme entière de la condition humaine. D'après Montaigne, seul un fidéisme religieux soumis à la volonté divine a valeur de vertu suprême dans son rapport avec la toute-puissance incompréhensible et inconnaissable. L'unique réalité durable s'avère que «Dieu seul est» selon sa métaphysique bien particulière. Humiliation de l'homme et de sa rationalité, mise en perspective du savoir humain et de la science, critique de la connaissance humaine par l'insuffisance des outils de ses sens et de sa raison et finalement l'aveu d'un perpétuel mouvement sans constante existence dans l'être vient compliquer davantage les mises en cause, voilà les principales parties de son Apologie. Son humanisme fonde de nouveaux rapports de l'homme avec le savoir, l'être, la Nature ou Dieu sans enfermer son esprit dans l'arbitraire d'un système ou utiliser une méthode autre que celle d'instaurer une problématique continue vis-à-vis de la condition humaine, corroborant ainsi un prélude au relativisme culturel et philosophique. Inspiré des sources mêmes de la pensée occidentale, Montaigne redécouvre la sagesse païenne de l'Antiquité, à partir de sa lecture des néo-stoïciens, des sceptiques, des pyrrhoniens et de l'observation du comportement humain. Il conclut à l'utopie de la raison et de la science à sortir l'homme de l'«humaine condition». Montaigne a réussi à extirper la philosophie des griffes de la théologie en proposant dans ses Essais une façon de philosopher et d'obtenir sa propre vérité. Le souverain bien de l'homme et de l'humanité ne serait-il pas son Vivre à propos, comme éthique ou sagesse de tous les temps.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/62142
Date04 August 2022
CreatorsParé, Fernand Irénée.
ContributorsDe Koninck, Thomas
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Formativ, 104 feuillets, application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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