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Vie des revues françaises entre 1939 et 1953 : Poésie et critique poétique. / State and evolution of French magazines between 1939 and 1953 : Poetry and criticism relating to it

Au cours de la Seconde Guerre mondiale se produit un phénomène éditorial sans précédent : alors que le contexte y est peu favorable, d’innombrables revues francophones sont créées, aussi bien en France métropolitaine que dans les colonies et à l’étranger, à l’instar de Fontaine, Poésie, Confluences, L’Arbalète, Cahiers de Poésie, Les Lettres françaises et bien d’autres encore. Elles viennent s’adjoindre aux périodiques qui existaient avant 1939 et qui ont réussi à se maintenir, afin de souligner la grandeur intellectuelle du pays. Ensemble, ils reprennent à leur compte la mission de La Nouvelle Revue Française, qui se trouve peu à peu dénaturée du fait de ses positions politiques avant d’être interdite : s’ils publient les textes d’écrivains reconnus, ils s’attachent aussi à lancer de jeunes auteurs qui, sans eux, n’auraient pu atteindre la notoriété qui a été la leur. Ainsi, jusqu’en 1953, date à laquelle La N.R.F. obtient l’autorisation de reparaître, ils contribuent à dessiner le paysage littéraire de la seconde moitié du XXe siècle.Les revues publiées entre 1939 et 1953 apparaissent comme la condition même de l’émergence de la poésie durant cette période. Elles contribuent à replacer ce genre au centre de toutes les attentions et favorisent son renouvellement. Elles font ainsi découvrir à leurs lecteurs les poèmes d’écrivains comme Olivier Larronde, Adrian Miatlev ou encore un certain Noël Mathieu, qui deviendra bientôt le fameux Pierre Emmanuel. Elles diffusent leurs textes aux côtés de ceux d’auteurs reconnus comme Paul Éluard ou Aragon, dont l’œuvre est alors en pleine mutation, et remettent sur le devant de la scène des écrivains du passé.Aux côtés des poèmes eux-mêmes se déploie dans les revues un important discours critique, dans lequel les chroniqueurs s’interrogent en profondeur sur les évolutions de la poésie. S’ils dessinent ses lignes de force, évoquant tour à tour un néo-classicisme, un renouvellement du lyrisme et une poésie tantôt engagée, tantôt matérialiste, tantôt spiritualiste, ils s’interrogent aussi sur leur mission et engagent de ce fait la critique dans une dimension autoréflexive. Leurs articles et chroniques, dont la fonction première est de contribuer au rayonnement de la poésie, apparaissent ainsi comme le berceau dans lequel s’éveille, peu à peu, la Nouvelle Critique, qui connaîtra son plein essor après 1953 et rayonnera durant toute la seconde moitié du XXe siècle. / The editorial scene during World War II was a witness to an unprecedented phenomenon. Beating the odds, a great number of French-speaking magazines were created, whether it be in Metropolitan France, in colonies or abroad. Among them : Fontaine, Poésie, Confluences, L’Arbalète, Cahiers de Poésie, Les Lettres françaises, and many more. These just add to the list of periodicals that predate 1939 and managed to stay afloat in order to underline the country’s intellectual greatness. Together - and in their own way - they upheld the mission of La Nouvelle Revue Française, whose nature was slowly altered because of its political views, before being shut down altogether. Not only did they publish renowned authors’ works, but they helped launch the careers of young authors who would not have been known otherwise. Hence, they contributed to the French literary landscape until 1953 - when La N.R.F. magazine was authorized to be published again.Without these magazines published between 1939 and 1953, poetry would have been completely forgotten during that era. Not only did they help make this genre the centre of attention and allowed its renewal but, thanks to them, readers discovered writers such as Olivier Larronde, Adrian Miatlev and Noël Mathieu – the latter would soon become the famous Pierre Emmanuel. Their work is published along those already renowned by Paul Éluard and Aragon – whose work was undergoing changes at the time – and they published long forgotten writers.Alongside these poems, criticism could be found in the columns of these magazines, in which chroniclers raise fundamental questions about the evolution of poetry. Pointing out main tendencies, they wrote about a newly found lyricism of a politically committed, materialistic or spiritualist poetry, but also about their own mission, which led to self-criticism. Their articles and chronicles whose prime goal was to help the prestige of poetry, slowly gave birth to the New Criticism, which knew full bloom after 1953 and shone throughout the second half of the twentieth century.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2016CERG0847
Date22 March 2016
CreatorsLebrun, Florence
ContributorsCergy-Pontoise, Mayaux, Catherine
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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