La fenêtre transparente d’une oeuvre ouverte sur le monde a été érigée comme un modèle de la représentation zolienne par une critique qui, tout en dénonçant la transitivité comme une utopie littéraire naïve, n’en a pas moins validé la pertinence pour comprendre la démarche de Zola. La fenêtre condamnée interroge le passage de ce motif en un symbole métadiscursif validant la théorie de la transitivité, au regard de son actualisation dans le cycle romanesque des Rougon-Macquart. Celle-ci plaide contre toute attente pour un dysfonctionnement de ce « technème » de la description, et donc pour une esthétique beaucoup moins tournée vers la transparence qu’elle ne le prétend elle-même bien souvent. De cette idée naît l’examen d’une possible esthétique de l’opacité de la représentation zolienne, se plaisant à perturber tous lesrelais usuels de la fiction romanesque réaliste (miroirs, enquêteurs et autres artistes réalistes…). Le naturalisme zolien semble ainsi davantage commandé par le modèle de la perversion voyeuriste, consciente de l’inaccessibilité de son désir (rendre compte du réel), qu’elle entretiendrait afin d’en cacher la fatale déception. Cette réalité inatteignable illustréepar le cycle des Rougon-Macquart conforterait dès lors l’assimilation de l’oeuvre zolienne à des théories en apparence bien éloignées de l’image caricaturale du naturalisme, celle d’un réel conçu comme une illusion chez Taine et Schopenhauer, ou encore celle d’une oeuvre fétiche nécessairement subordonnée à l’artifice, refermée sur la projection subjective de l’artiste, dans une préfiguration étonnante des recherches de la poétique mallarméenne et despremiers tenants de l’abstraction picturale. / TTransparent panes of glass and wide-open windows are some of the common models Zola’s critics have set up to emphasise the will of transitivity in his art. Although they denounce this idea as a literary utopia, it is still used as a pertinent key to understand Zolian fictional processes. La fenêtre condamnée questions the promotion of the “transparent window” to a metadiscursive symbol of Zolian transitivity by analysing its actualization in the Rougon- Macquart cycle. The study points out an astonishing dysfunction of this supposed “adjunct” of description in the novels, pleading for a totally different aesthetic pattern : an aesthetic of opaqueness, attacking all means of depicting objective reality (windows panes, mirrors,investigators, realistic artists...). Therefore, Zolian naturalism benefits from being understood as a metaphoric voyeurist perversion. Like Peeping Tom, Zola’s fiction acknowledges its desire to be out of reach, but its maintains it in order to avoid disappointment. This idea of an inaccessible reality makes Zolian writing very close to theories apparently far from thecaricature of naturalism : world and reality as an illusion in Taine and Schopenhauer’s theses ; work of art as an artefact or a fetish, enclosed for the projection of a subjective mind, foreshadowing avant-gardist researches in Mallarmé’s poetry, or pioneering abstract paintings
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012REN20015 |
Date | 27 June 2012 |
Creators | Piton-Foucault, Émilie |
Contributors | Rennes 2, Bazantay, Pierre, Frangne, Pierre-Henry |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0014 seconds