Cette thèse de doctorat intitulée Lu Yang : une esthétique aberrante cherche à étudier dans une perspective à la fois philosophique et conceptuelle la création médiatique de l’artiste chinois Lu Yang (1984-) ( 陆扬) entre les années 2013 et 2020. À travers l’animation digitale, des installations et des performances, l’artiste conceptualise de nouvelles configurations des sexes, des genres, du corps et de la conscience qui échappent aux paramètres de la normativité et qui contribuent à déconstruire et à repenser autrement l’anthropomorphisme. Ces nouvelles configurations des sexes, du corps et de la conscience possèdent la particularité d’être aberrantes. Elles remettent aussi en cause la distinction entre le rationnel et l’irrationnel mais aussi entre ce qui est considéré comme « normal » ou « anormal ». L’hypothèse de la recherche est alors la suivante : l’artiste crée et développe une esthétique aberrante caractérisée par des logiques irrationnelles mais aussi par un imaginaire singulier qui relève de l’étrange, de l’anormal, du monstrueux, et du grotesque. L’esthétique aberrante comme il le sera démontré tout au long de cette thèse, contribue simultanément à faire éclater les normes sociales, à remettre en question et à transgresser les limites et les frontières sexuelles et corporelles et à proposer de nouvelles conceptions et configurations de la subjectivité. Ainsi, les questions fondamentales posées par cette thèse sont les suivantes : comment l’oeuvre médiatique de Lu Yang développe-t- elle une esthétique aberrante ? Quelles sont les fonctions et composantes à la fois visuelles et sonores de cette esthétique ? Que nous révèle cette esthétique du point de vue philosophique et conceptuel mais aussi d’un point de vue politique ? Comment propose-t- elle de nouvelles perspectives critiques sur l’art contemporain chinois ? Mon analyse des films et des performances définit trois modalités distinctes de l’esthétique aberrante qui caractérise ses oeuvres. La première modalité développée dans le premier chapitre, s’associe à la question du sexe et de la reproductivité, à travers ce que je vais nommer le sexe-aberrant. La deuxième modalité repose plutôt sur le corps et explore ses nombreuses déformations à travers ce que je définis comme une esthétique du grotesque. Finalement, la troisième et dernière modalité, repose sur l’esprit et la conscience et cet aspect demeure étroitement lié à l’intérêt de l’artiste pour la neuroscience et le bouddhisme. À partir de ces éléments, je démontrerai alors comment l’artiste crée ce que j’appelle une cosmo- technique aberrante. Le corpus de cette thèse se constitue ainsi des cinq oeuvres suivantes : Uterus Man (2013), Delusional Mandala (2015), Electromagnetic Brainology (2017), Electromagnetic Brainology Brain Control Messenger (2018) et, Delusional World (2020). / This doctoral thesis entitled Lu Yang: An Aberrant Aesthetic analyze through a philosophical and conceptual approach the artwork of Chinese new media artist Lu Yang ( 陆扬) (1984-). The artist creates vibrant and sophisticated live-action films, 3D animation, video games installations, and motion capture performance. In these films and performances, the artist visualizes alternative configurations of sexes, bodies, and minds that challenges normativity while deconstructing anthropocentrism and the boundaries between normality and abnormality. These new configurations of sex, body, and mind are aberrant. The main hypothesis of this research is the following: the artist conceptualizes and create what I call an aberrant aesthetic that is characterized by an irrational logic but also a deviant imagination featuring the grotesque, the bizarre, and the monstrous. Then, the following questions can be asked: how does Lu Yang’s media art develop an aberrant aesthetic? What are the visual and sonic functions and components of this aesthetic? What does this aesthetic reveal to us from a philosophical and conceptual point of view, but also from a political point of view? How does this aesthetic offer new critical perspectives on contemporary Chinese art? My analysis of his films and performances distinguishes three different but interrelated modalities of the aberrant aesthetic. The first modality, developed in the first chapter, is related to sex and reproduction through what I define as the aberrant- sex. The second modality is related to the body and his deformations with what I define as the aesthetic of the grotesque. Finally, the third and last modality, represents the mind. It is associated with the preoccupation of the artist for neurosciences and Buddhism and his obsession with the question of control. Then, the third modality designates what I call an aberrant cosmo-technic. The corpus is constituted of the five following artworks: Uterus Man (2013), Delusional Mandala (2015), Electromagnetic Brainology (2017), Electromagnetic Brainology Brain Control Messenger (2018), and Delusional World (2020).
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27784 |
Date | 08 1900 |
Creators | Rémy-Handfield, Gabriel |
Contributors | Monnet, Rodica-Livia |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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