Cette thèse en arts plastiques s'appuie sur les œuvres d'artistes palestiniens contemporains (Mona Hatoum, Taysir Batnijl, Ruia Halawani, Emily Jacir, Laila Shawa), ainsi que sur une pratique personnelle, pour interroger le concept de frontière. Une telle lecture se fait à travers un événement historique majeur : la Nakba. Elle démontre l'hypothèse selon laquelle l'expulsion des Palestiniens de leurs terres a fait émerger, dans les travaux des artistes, une nouvelle forme de frontière. La première partie présente les différents dispositifs de la frontière (vidéosurveillance. miradors, mur, checkpoints) qui imprègnent la création contemporaine et témoignent d'une souffrance qui laisse sa trace dans le paysage, par l'intermédiaire de la mémoire conçue comme un point d'ancrage dans le passé pour mieux comprendre le présent. La deuxième partie, axée sur la mémoire de la Nakba, que nous appelons « mémoire collective expulsée », permet une relecture de cette frontière du point de vue de l'art - grâce auquel la douleur de l'exilé se transforme en force créatrice. Nous aboutissons ainsi, dans un troisième temps, à l'« identité-résilience» qui traduit, chez les artistes palestiniens, leur survie par l'art à l'issue d'une prise de conscience du déracinement originel lié à la e; noyade» de leur patrie et de ses frontières. La frontière devient une blessure inscrite dans le passé sous laquelle l'histoire, la mémoire et l'identité se stratifient, dessinant les contours de nos propres travaux et des œuvres étudiées. Notre thèse, c'est que la Nakba est une fissure qui s'enracine viscéralement dans l'artiste et évolue avec son œuvre pour donner naissance à la « frontière-diaclase », / This PhD dissertation in the field of visual arts builds on the artworks of contemporary Palestinian artists (Mona Hatoum, Taysir Batniji, Ruia Halawani, Emily Jacir, Laila Shawa) as well as on a personal practice, in order to question the border as a concept. The approach chosen draws upon a major historical event: the Nakba. It alms to demonstrate the hypothesis according to which the eviction of Palestinians from their land has allowed their different arts to express a new form of border. Part l exposes the multiple dimensions of the border (video monitoring, watchtowers, wall, checkpoints) which nurture the contemporary creation, while unveiling the trace of a suffering left in the landscape through memory. Memory is conceived as an anchor in the past, for a better understanding of the present. Part II of the dissertation centers on the Nakba as an "expelled collective memory" and provides a retrospective reading of borders, seen through art. By the medium of art, the pain of the exiled becomes his creative power. Hence part III focuses on the "resilience-identity" which expresses the survival of Palestinian artists after a realization of the original uprooting due to the "drowning" of their homeland and its borders. Borders become a wound in the past under which can be found memory, history and identity, which serve the understanding of both my personal work and the pieces studied. The thesis purports to show that the Nakba appears as a fissure deeply rooted in the artist's being and evolving with his work, eventually giving birth to "joint border".
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA010509 |
Date | 05 May 2015 |
Creators | El-Herfi, Lina |
Contributors | Paris 1, Chiron, Éliane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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