L’enjeu de cette thèse sur Henry Fuseli est de tenter de montrer la façon dont cet artiste a conçu sa pratique de la peinture d’histoire comme un véritable spectacle. En nous appuyant notamment sur l’analyse du corpus d’œuvres shakespeariennes peintes, dessinées et gravées par l’artiste entre 1768 et 1825, nous avons essayé de mettre au jour les processus de « spectacularisation » à l’œuvre chez Fuseli. L’étude de la participation de l’artiste à la société anglaise et à ses divertissements - spectacles privés, fréquentation des théâtres publics et d’attractions plus populaires - a permis de mesurer en quoi une culture visuelle bien plus large que celle issue de la simple production théâtrale informe la production de l’artiste. Le spectacle populaire, véritable modèle caché du peintre, a nourri la réflexion de Fuseli sur la recherche de l’effet en peinture, dans sa relation avec la mémoire du spectateur. Contre l’idée commune faisant de Fuseli un peintre visionnaire, ancrant son œuvre dans sa seule imagination, cette thèse a pour ambition de montrer la nature du rapport éminemment matériel que l’artiste entretint avec les spectacles de son temps. La mise au jour du rôle des réminiscences de la scène de théâtre dans la création picturale et l’étude du transfert d’un certains nombre de « signes matériels » de la scène au tableau (tels que le cadre, les portes, le rideau…), nous ont permis de mettre en évidence l’esthétique en acte dans la peinture d’histoire de Fuseli. C’est la question de la relation que cette peinture instaure avec son spectateur qui clôt notre étude : une forme de pacte au sein duquel celui qui peint et celui qui regarde s’accordent, le temps du regard, pour croire à ce qui est donné à voir, afin d’en éprouver l’effet. / Trying to demonstrate how Henry Fuseli’s practice of history painting was truly conceived as a show is what is the challenge of this thesis. By basing ourselves mainly on the analysis of the corpus of Shakespearian paintings, drawings and engravings made by the artist between 1768 and 1825, we have tried to highlight the processes of spectacularisation (theatrical devices) within Fuseli’s work. The study of the artist’s involvement in the english society – his attendance to various entertainments such as privates shows, public theatres or even more popular scenes – enabled us to measure that the artist’s production is the result not only of the mere theater scene but accounts for a much broader visual culture. Hidden model for the painter, the popular scene nourished Fuseli’s thoughts in the search for painting effects and the induced relationship with the spectator’s memory. Despite the common belief of Fuseli being a visionary painter who’s work sets roots solely in his imagination, this thesis ambition is to show the very concrete and material links of the artist with the scenes of his time. Highlighting reminiscences of the theatre scene in the pictorial creation and the moving from the scene to the painting of a number of “material signs” (such as the frame, the doors, the curtain…) have enabled us to show the aesthetics performing within Fuseli’ history paintings. Our study ends with the relationship that these paintings generate with their spectator : a kind of pact in which for the time of a glance painter and spectator agree to believe in what is given to see so as to experi-ence its effects.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100164 |
Date | 09 December 2015 |
Creators | Rabier, Amandine |
Contributors | Paris 10, Le Men, Ségolène, Cojannot-Le Blanc, Marianne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, Image |
Page generated in 0.0021 seconds