Le train Amabacousse-Wellstuck a déraillé de la trajectoire que lui imposait le tracé des rails. Sous le choc, ayant perdu de vue la voie qu'il s'applique depuis toujours à suivre à la tête de son train, le cheminot Valérien Beauchemin détache sa fidèle portière de sa locomotive et s'en va, par les champs et les bois, en direction de la prochaine gare. Il y rencontre le burineur itinérant Bernard Fischzpatrik, qui l'accompagnera dans une mission qu'il ne pensait jamais devoir accomplir. Jean-Baptiste Souriault, journaliste de son état, est tiré du lit pour remplir une autre mission: élucider la disparition du train Amabacousse-Wellstuck et de son conducteur et produire un article sur le sujet. Les seuls indices qui lui proviennent sont chantés par un groupe de musiciens à l'allure mutante, voire monstrueuse. Souriault fera, par eux, la connaissance d'un peuple antique à la croisée de deux cycles cosmiques et d'une femme de ce peuple, la plus belle qu'on puisse imaginer. Ensemble, ils s'engageront dans le même engrenage que Valérien Beauchemin et Bernard Fischzpatrik. La fascination qu'exerce sur moi la performance, en particulier celle qui se manifeste à l'improviste dans la rue, m'a guidé dans l'écriture du roman musical Déraillement. Des écrits de Paul Zumthor m'ont aidé à mieux comprendre cette fascination, ainsi que le fonctionnement de la performance. L'aide de Zumthor s'est aussi imposée pour aborder la question de la médiatisation en musique, un thème présent dans la structure même de ce roman. Cet aspect remet en question la relation entre l'auditeur et l'interprète. Finalement, l'échange entre le public et l'artiste ayant lieu dans la performance m'a aidé à définir ma propre technique d'écriture. Par une sorte de dédoublement, je relance l'écriture en interagissant avec la scène que je viens d'écrire. Les nouveaux éléments qui naissent de cette relance nourrissent les actions ultérieures. J'appelle cette méthode écriture de la dérive, illustrée par la métaphore du déraillement. Par ailleurs, le déraillement ouvre la réflexion aux pratiques du territoire, qui représentent d'autres types de performance. À ce sujet, je me suis intéressé plus précisément à ce qui concerne la découverte du « Nouveau Monde ». Une méditation plus vaste sur la voix et le chant s'est avérée nécessaire compte tenu de l'omniprésence de ces thèmes dans ma méthode d'écriture. J'ai voulu présenter le chant comme une arme, un effort de mise en ordre, une réponse au chaos (le bruit), bref, le chant comme métier à tisser des récits. Finalement, c'est en faisant le point sur l'intermédialité que j'ai pu insérer cette réflexion sur le chant dans la littérature. Une prise de position plus claire quant à l'esthétique de mon travail s'est dessinée en confrontant les différentes formes artistiques qui allient la musique et le texte. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chant, Dérive, Enchantement, Étrangeté, Intermédialité, Performance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1676 |
Date | January 2006 |
Creators | Julien, Vincent |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/1676/ |
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