Ce travail de recherche découle d'un intérêt pour l'eau ; l'eau vue comme sujet, comme matériau et comme milieu ambiant. Alimenté par une longue expérience de travail en tant que scaphandrier, j?ai naturellement tendance à privilégier l'immersion, sous la surface de l'eau, comme contexte ambiant. Mes préoccupations portent alors sur les effets qu'elle exerce sur les éléments que j'intègre dans cette démarche et sur notre physionomie. L'eau agit à la fois sur la structure de mes interventions et sur la perception des témoins.
Cependant, cette approche met en relief la problématique liée à la logistique de réalisation et de présentation. Les techniques, les man?uvres et l'équipement liés à la logistique d'une intervention sous-marine sont imposants et prédominent sur le sens artistique que je tente de développer et la présentation proprement dite du travail ne devient accessible qu'à une infime minorité de gens préalablement préparés et formés à la plongée sous-marine.
Il devient intéressant que je me distancie de l'immersion et que j'entame un travail de surface. Ce déplacement m'amène sur les rives d'un lac situé dans l'enceinte d'un cratère de météorite. Le site est enchâssé et isolé dans un environnement de toundra rude et difficile d'accès. Une première difficulté réside dans la continuité qu'il me faut établir entre l'intention initiale qui tenait compte de l'expérience de l'?uvre dans un contexte d'immersion, et ce nouveau déplacement vers un point de vue hors de l'eau. Une deuxième difficulté concerne la stratégie qu'il me faut élaborer afin de transporter l'essence de mon rapport avec ce lac, vers un lieu de présentation totalement différent.
Durant une semaine, je côtoie le site en solitaire. J'observe, j'explore, j'expérimente des man?uvres, je note, je photographie. De cette cohabitation émerge un projet de création qui s'appuie essentiellement sur le trajet d'une marche à pied que j'entreprends autour du lac à travers un épais brouillard. Ma recherche prend alors son sens dans la relation qui s'établit entre le lac, la berge et ce parcours.
Plus tard, ce trajet sera transposé sur le territoire de la ville de Chicoutimi. Il conserve sa dimension, sa forme et son axe par rapport aux points cardinaux. Le cercle ainsi formé est délimité sur sa circonférence par 19 points de repères. Ces repères sont marqués par la présence de boîtiers enfouis dans la terre. Un hublot, visible à la surface du sol, permet d'en découvrir l'intérieur.
Ces boîtiers nous proposent un regard souterrain. Ils nous transposent dans un lieu et un temps intimement lié au trajet initial, mais, confronté à une autre réalité et, conséquemment, à un autre sens. Subséquemment, l'?uvre produite n'est plus la simple représentation d'une expérience passée. Il en émerge une entité unique et autonome.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.754 |
Date | January 2003 |
Creators | Després, Martial |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/754/ |
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