Ce travail de recherche s’intéresse au renouvellement de la pratique de l’artiste d’effets visuels de simulation en industrie. Le contexte de pratique en industrie implique désormais des modèles de production de plus en plus rationalisés et rigides posant plusieurs défis et inconforts chez les artistes. Au fil des années, le problème ressenti dans l’expérience de travail du praticien renvoie à une fatigue esthétique à l’égard des tâches à accomplir, c’est-à-dire à un désintéressement, désenchantement, une perte de plaisir dans l’acte de création, contrairement à la vive passion qui l’animait le début de sa carrière. La pratique en industrie n’apporte pas d’opportunités suffisamment intéressantes au praticien artiste à poursuivre son développement et sa quête de sens ; trop peu de place à l’exploration, à la découverte, à la surprise, mais au contraire, sa conduite devient réglée et soumise aux réglages et procédures imposées par le choix des studios pour l’emploi des technologies numériques. Découlant ainsi des structures de travail où s’exerce notre pratique professionnelle, ce malaise serait idéalement surmontable en revisitant les techniques traditionnelles de création des effets visuels. Le projet de création va aller en ce sens en visant ultimement à nous permettre de retrouver le plaisir de créer des effets visuels. Ce projet va consister en des expérimentations personnalisées d’effets spéciaux basés sur des techniques traditionnelles de mécanique des fluides. Au moyen du cadre théorique de la pratique réflexive de Schön (1994), l’objectif de cette recherche vise à dégager une nouvelle signification à la pratique d’artiste d’effets visuels. Le projet de création ainsi prend la forme de processus d’enquête et d’analyses réflexives et interprétatives, pour conduire à des sens nouveaux. L’analyse des résultats révèle que des conditions satisfaisantes particulières deviennent nécessaires pour trouver et retrouver le plaisir de créer. Tout d’abord, la première condition est que le praticien doit pouvoir faire des découvertes, c’est-à-dire qu’il doit pouvoir constater et évaluer un contenu émergent et imprévu dans sa création. Or, les techniques traditionnelles ont permis de telles découvertes fortuites. Alors qu’elles présentent des limites en termes de capacité, les techniques traditionnelles requièrent une grande part de créativité et d’adaptation chez l’artiste. Paradoxalement, les composantes alors imaginées démontrent une grande diversité, originalité et efficacité. À l’inverse, les techniques sous-jacentes aux médiums numériques (p. ex. logiciels applicatifs), dans le contexte de production rationalisée, deviennent des instruments de standardisation des manières de faire. La seconde condition, laquelle s’étant clarifiée a posteriori de l’activité de création, implique que l’artiste puisse bénéficier d’un espace pour son expression personnelle dans la production d’une oeuvre. Le travail de recherche conclut sur la pertinence d’offrir ces conditions nécessaires dans la pratique artistique en industrie. Il soulève certains enjeux concernant le développement et l’épanouissement des praticiens, en lançant l’invitation à développer la réflexivité dans la pratique. La contribution de cette recherche est tout d’abord personnelle au praticien chercheur, qui a su dégager un sens nouveau à sa pratique, conduisant au renouvellement de sa pratique. Ensuite, ce travail sert à enrichir les connaissances quant aux nouvelles pratiques artistiques, notamment celles dans les industries créatives.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:4376 |
Date | January 2017 |
Creators | Parenteau, Patrick |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/4376/ |
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