À toi, lecteur, je veux par cet essai faire mémoire de cette pensée du cinéma qui m'accompagna tout le long de ma maîtrise. Prends bien le temps de le lire, il n'est pas majeur en soi, mais il a déjà le mérite d'être authentique, et de différer de ceux que tu auras lus.
Ce mémoire relate les épisodes d'un film, Matière première, qui, ni fiction ni tout à fait documentaire, fait l'expérience d'une réinscription générale des concepts d'écriture tout au long des différents modes de production cinématographique. Objet d'écriture, le film pose d'abord l'étape du filmage comme première phase d'écriture (chapitre I), puis celle du montage comme seconde phase d'écriture (chapitre II). L'expérience de cette conception du cinéma intimement liée aux conditions de production du film est ainsi à l'origine des problématiques théoriques de cet ouvrage, où l'attitude du filmeur conduit à la cueillette d'images descriptives, et où le film, au final, propose une véritable mosaïque de textures plutôt qu'une succession d'actions. De telle sorte que mon film, à l'inverse de l'image narrative classique, n'a plus rien à prouver par la scénarisation : il ne comporte ni réponse ni conclusion, mais invite plutôt les spectateurs à s'identifier avec les détails du quotidien.
Ainsi, en septembre dernier, de l'année 2005, la première image de Matière première (qui n'apparaîtra jamais dans le film) se laissait prendre par ma caméra ; ce même septembre, mais en 2007, le dernier clic de souris se laissait entendre : assemblées, mes images n'en formaient plus qu'une, le film était enfin autonome, libéré de mon emprise.
Matière première se présente donc comme un essai documentaire de 26 minutes ; il est le fruit de trois années de création dont l'une fut entièrement consacrée à son filmage. Trois années parsemées de trous, certes, mais avant tout teintées d'acharnement, de questionnements, de réflexions, de quelques réponses, mais surtout de plusieurs belles questions.
Tel est mon univers cinématographique, où le créateur, parti filmer à la recherche d'une histoire, s'aperçoit que les images s'associent d'elles-mêmes, et vibrent entre elles afin de livrer leur propre discours.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.343 |
Date | January 2008 |
Creators | Morasse, Carl |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/343/ |
Page generated in 0.0019 seconds