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Intimité et matière : dessins, sculptures et effets installatifs

Cette communication écrite fait un survol sur le thème de l'intimité lié au langage plastique, ainsi qu'à l'interaction entre l'?uvre et le spectateur. La fondation de ce projet est influencée par plusieurs champs de savoir : la phénoménologie, la psychologie de la perception, la biologie, l'architecture et les théories de l'art. Cet essai accompagne le travail créatif qui cherche à solutionner une problématique d'ordre formel, à illustrer par la matière, un concept invisible et immatériel. L'exposition démontre une série de dispositifs installatifs et suggère un parcours évoquant l'intimité par une variété de possibilités.

L'intime se caractérise par sa nature paradoxale. Immatériel et invisible, il est synonyme de l'inconscient et de l'esprit, substance première constituant l'être. Il vit intérieurement entre le secret et le dévoilement et se partage dans la confidence. Limité par le biais d'une paroi qui l'isole tout en le communicant, il prend la forme de creux disponibles, imaginés ou réels. La peau humaine conjugue à elle seule les aspects de l'intimité et influence la construction de l'?uvre dans sa structure. Elle est visible et tangible, profonde et secrète. Elle permet l'échange avec le monde par la sensation et le sens, notamment celui du toucher.

Le déplacement dans l'exposition permet une interaction intimiste favorisant l'exploration dans la durée. Conséquemment, ce mouvement intervient dans la perception de l'?uvre. Du dessin jusqu'à l'architecture, l'ensemble des oeuvres supporte la différence des disciplines et les enveloppe dans une organisation cohérente. L'intimité de la sculpture ou du dessin est suggérée par la forme et la qualité de la matière évoquant l'organisme et l'être humain, ainsi que par l'éclairage. Une série de creux et de membranes, dessinés, façonnés, édifiés, s'étalent dans le lieu et prennent possession de l'espace. L'idée de l'intimité est omniprésente depuis le processus de création de l'?uvre jusqu'à sa perception. Le projet naît de l'imagination du créateur, s'inspire de sa profondeur, s'illustre par la répétition du geste de l'artiste et apparaît dans une forme donnée intuitivement.

L'exposition finale est composée de trois séries d'oeuvres placées les unes avec les autres. L'exploration débute par la plus grande de la série des Alcôves; une pièce de textile extensible installée en coin, séparée des deux autres Alcôves solitaires, fragiles qui se dévoilent plus tard dans le lieu. Sur le sol de l'espace de diffusion prennent place deux tables lumineuses où est exposée la série translucide des Petites sculptures. Et tout autour, sur les murs, les orifices creux ou les modelés des Dessins obscurs et petites profondeurs, complètent l'enchaînement. Les sculptures et les dessins proposent chacune à leur façon l'intimité, en dévoilant la constitution de la structure et en créant une relation sensible entre le spectateur et l'?uvre, qu'elle soit intérieure, physique, affective ou imaginaire.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QCU.472
Date January 2006
CreatorsLongpré, Catherine
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/472/

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