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La réception du hip-hop chez des rappeurs afro-québécois dans la ville de Québec : appropriation intersectionnelle de problématiques multidimensionnelles

Cette thèse analyse les rappeurs afro-québécois des communautés de Limoilou (Limoilou Starz) et leurs amis de Montcalm comme des acteurs qui s’approprient des éléments identitaires, de lutte sociale et de survie économique, issus des problématiques globales et américaines du hip-hop, au service de leurs défis particuliers. Les divers mérites des luttes menées au moyen de leur art sont acquis par des formes spécifiques de capital. Ainsi les moyens utilisés par les rappeurs sont principalement les paroles de chansons, les prises de parole publique, dans les médias et sur scène, les campagnes d’affichage, l’utilisation des réseaux numériques, l’entreprise économique autonome (photographie, vidéographie, gestion des artistes, vente de vêtements). Ces moyens spécifiques se rattachent à d’autres principes et actions non explicités et sociohistoriquement ancrés. À partir d’une enquête ethnographique menée auprès de 31 participants dans la ville de Québec, j’utilise le concept de « réception différenciée » (Hall, 1980; Morley, 1980) pour décrire le processus de résistance des différents pratiquants et entrepreneurs de la musique aux dominations provenant de groupes divers. Trois principaux groupes de domination sont examinés : les agents d’institutions étatiques (comme les policiers du Service de Police de la Ville de Québec), les agents d’entreprises privées (comme les patrons de grandes boites de nuit et les propriétaires de labels musicaux indépendants) et les groupes et individus du milieu hip-hop, à travers leurs stratégies d’intimidation. a théorie « émergente » ou emergent-fit (Guillemette, 2006; Guillemette et Luckerhoff, 2009) permet d’entrevoir la musique hip-hop en amont comme une structure multidimensionnelle (sociale, identitaire, politique et économique) et intersectionnelle (intersection de plusieurs catégories interreliées, relatives au lieu de résidence, à la race et aux capacités économiques), et en aval comme un champ musical (Bourdieu, 1976 et 1989; Rimmer, 2010) renégocié. Cette structure a pris forme et s’est transformée grâce aux dispositions mentales et physiques (habitus) des acteurs étudiés. Les résultats de cette recherche montrent que certains rappeurs et leurs autres collègues artistes hip-hop— ainsi que quelques entrepreneurs— résistent à plusieurs sortes de domination. D’autres encore acceptent ces dominations sous forme d’idéologies, même en le reconnaissant explicitement. Par contre, une infime partie des acteurs étudiés les rejettent complètement. Ainsi, l’appropriation multidimensionnelle et intersectionnelle des sens dominants à travers le hip-hop mène à plusieurs formes de lecture de la domination et de la résistance. / This research analyzes the afroquebecer rappers of the community of Limoilou (Limoilou Starz) and their friends of Montcalm in Quebec City as actors who appropriate elements of identity, social struggle and economic survival from global and American hip-hop, to help solve their particular challenges. The merits of the various struggles through their art and specific techniques (lyrics, public speaking and in medias and stand-ups, branding campains, online networks) are acquired by multiple sociohistorically rooted forms of capital. From an ethnographic study conducted with 31 participants in the city of Quebec, the concept of "negociated reception" is used to describe the process of resistance of the meaning to these different dominations produced by the actors in positions of power. These modes of domination come from state institutions agents (such as Quebec City Police officers), corporations agents (such as managers of entertainment clubs and of major and independent music labels), and also from individual or groups of peers of hip-hop milieu, through bullying strategies. he “emergent-fit” theory (Guillemette, 2006; Guillemette and Luckerhoff, 2009 ) presents hip-hop music as a renogociated musical field (Bourdieu, 1976 and 1989; Rimmer, 2010), and a multidimensional structure (social, identity, political, and economic) that intersects (through multiple categories such as place of residence, race, and economic capacity), and take shape in and through the mental and physical dispositions (habitus) of the studied actors. The results of this research show that some rappers are "resistant'' to the dominations of their various oppressors. Some others are nevertheless accepting the domination from national ideologies, entrepreneurs and peers, although they are conscious of it. Finally, one small group of studied rappers rejects it completely. Thus, intersectional appropriation of dominant meaning through hip-hop music leads to multiple readings of domination and resistance.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/26954
Date24 April 2018
CreatorsAtséna Abogo, Marie Thérèse
ContributorsHenrion-Dourcy, Isabelle, Moumouni, Charles
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xvii, 310 pages), application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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