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Étude de la résilience dans les cas d'inceste, père-fille, beau-père et belle-fille à la période prépubère et pubère auprès de femmes adultes et mères : comment s'affranchir des traumatismes d'une relation incestueuse?

Titre de l'écran-titre (visionné le 15 janvier 2024) / Un abus sexuel commis sur un enfant est une forme de maltraitance. Il recouvre des comportements qui vont de l'attouchement à la pénétration. L'enfance et l'adolescence sont, en effet, deux périodes les plus propices aux abus sexuels. Parmi les études récentes dans ce domaine, l'étude canadienne (Burczycka et Conroy, 2017) indique que 70,3 % sont des abus intrafamiliaux alors que 15,2% sont commis par une connaissance. Le rapport québécois de l'INSPQ (2017) portant sur les infractions sexuelles commises à l'égard des enfants indique que 66 % des abus sexuels déclarés sont commis avant l'âge de 18 ans. Les études montrent également que, de tous les cas d'abus sexuel, 81% des victimes sont de sexe féminin (Cotter et Beaupré, 2014; Silva et Collin-Vézina, 2017). Il est aussi démontré que les adolescents, les enfants, les autochtones, les personnes célibataires, les personnes homosexuelles et bisexuelles et les personnes ayant des difficultés de santé mentale sont aussi plus à risque d'être abusés (Conroy et Cotter, 2017). On estime également que la plupart des abus sont des cas d'inceste et que la majorité des victimes en ressentent des effets délétères (Bilan DPJ-DP, 2017; Gérard, 2014; Koçtürk et Yüksel; 2019; Vaillancourt-Morel et al., 2013). Or, depuis une trentaine d'années, des recherches ont mis en évidence une possibilité de rétablissement pour des victimes d'abus sexuel en général (Baril et Tourigny, 2009 ; Berthelot et al., 2019) et d'inceste en particulier (Affi et McMillan, 2011; Cicchetti et Rogosch, 2012). Ces personnes « dites résilientes » utiliseraient des stratégies adaptatives leur permettant de se protéger du trauma de l'abus dont elles ont été victimes (Barnes et Josefowitz, 2014; de Becker et Maertens, 2015; Cyrulnik, 2013). La présente thèse s'est donnée pour objectif d'approfondir les connaissances scientifiques relatives à la résilience de ces populations cibles. Plus précisément, cette thèse, réalisée en counseling et orientation, rapporte les résultats d'une recherche réalisée auprès de 33 femmes adultes et mère ayant vécu l'inceste durant l'enfance et/ou l'adolescence de la part de leur père ou de leur beau-père. L'approche mixte est celle retenue à prédominance interactionniste et interprétative. La démarche a été structurée en deux étapes. La première a été consacrée à l'identification de deux profils, soit le profil « PICT » (n=21) qui fait référence aux participantes avec impacts cliniques traditionnels et le profil « PEPR » (n=12) qui réfère aux participantes engagées dans un processus de résilience. Les résultats de la première étude convergent avec l'état des connaissances sur la question, puisque plus d'un tiers des participantes se sont classées dans profil résilient (Domhardt, et al., 2015). La deuxième démarche a consisté à comparer les deux profils selon les trois hypothèses suivantes : les participantes du profil « PEPR » devaient avoir développé des capacités adaptatives plus fonctionnelles que les participantes du profil « PICT », avoir développé un lien d'attachement plus fonctionnel, principalement avec leur mère ou avec une personne présentant une figure d'attachement et démontré une capacité de mentalisation également plus fonctionnelle pour ce profil. Les premiers résultats du test t de Student présentent une absence de différence significative entre les profils pour l'ensemble des facteurs. Toutefois, les résultats de la taille de l'effet du d Cohen (1988) à ce test montre un d plus élevé à sous-échelle de l'aliénation du lien d'attachement t(31) = 1.74, p = .08, d = 0.65, à l'échelle de la mentalisation t(31) = 1.83, p = .08, d = 0.66 et à quatre sous-échelles de la mentalisation, soit le mode de pensée concrète t(31) = 1.89 , p = 0.07, d = 0.70, le mode défensif de bas niveau t(31) = 0.65, p = 11, d = 0.61, le mode objectif-rationnel t(31) = 1.42, p = 0.17, d = 0.51 et le mode haut niveau t(31) = 1.37, p = 0.22, d = 0.60. Puis, l'étude exploratoire de régression logistique univariée et multivariée montre que les deux profils semblent significativement différents en ce qui concerne la proportion des participantes qui sont en couple β = 1.79, p = 0.04, RC = 6, le niveau de pensée intermédiaire de la mentalisation β = 1,09, RC = 2.96 et l'âge de la victime lorsque l'abus a pris fin β = 0,27, RC = 1,30. Les résultats de l'analyse qualitative vont dans le même sens que ceux qui précèdent. C'est-à-dire, qu'il n'y a pas de différence entre les deux profils, car l'une et l'autre utilisent des stratégies de coping. Toutefois, celles du profil « PEPR » sont plus élaborées que celles du profil « PICT ». Les résultats ne révèlent pas de différence entre les profils se rapportant au lien d'attachement. L'hypothèse avancée se rapporte à l'absence de soutien maternel pour la majorité des participantes à l'étude. Par ailleurs, la capacité de mentalisation est notablement plus élaborée chez les participantes du profil « PEPR » que celles du profil « PICT ». Pour conclure, la présente étude doctorale corrobore les recherches qui montrent que la résilience est difficile à opérationnaliser, notamment avec un nombre restreint de participantes. Elle rejoint également les recherches qui soulignent l'apport majeur des informations issues des entrevues semi-dirigées C'est ce qui a, notamment été la richesse de la présente étude doctorale. / Sexual abuse of a child is a form of maltreatment. It covers behaviours ranging from inappropriate touching to penetration. Childhood and adolescence are, indeed, the two periods during which sexual abuse is most common. Among recent studies, the Canadian study (Burczycka et Conroy, 2017) indicates that 70,3 % involved intrafamilial abuse and 15,2 % was committed by an acquaintance of the victim. The Quebec report conducted by the INSPQ (2017) on sexual offences committed against children found that 66% of reported cases of sexual abuse occurred when the victims were under the age of 18. Studies also show that 81% of all victims of sexual abuse are of the female gender (Cotter & Beaupré, 2014; Silva & Collin-Vézina, 2017). It is also demonstrated that teenagers, children, Indigenous peoples, single people, homosexual and bisexual people, and those with poorer mental health are at higher risk of being abused (Conroy & Cotter, 2017). Available evidence suggests that the majority of cases of abuse are incestuous and that most victims experience harmful effects (Bilan DPJ-DP, 2017; Koçtürk & Yüksel; 2019; Gérard, 2014; Vaillancourt-Morel et al., 2013). Research conducted in the past three decades, however, has highlighted the possibility of recovery for victims of sexual abuse in general (Baril & Tourigny, 2009; Berthelot et al., 2019) and of incest in particular (Affi & McMillan, 2011; Cicchetti & Rogosch, 2012). These “resilient” individuals employ adaptive strategies to protect themselves from the traumatic effects of the abuse they have suffered (Barnes & Josefowitz, 2014; de Becker & Maertens, 2015; Cyrulnik, 2013). The objective of this doctoral thesis is to expand scientific knowledge on resilience by studying 33 women who suffered incest during childhood and/or adolescence at the hands of their father or stepfather. More precisely, this thesis, accomplished in counseling and sciences of orientation, reports the results of research carried out in 33 adult women and mothers who experienced incest during childhood and/or adolescence at the hands of their father or stepfather. The mixed approach is the predominantly interactionist and interpretive one. To achieve this objective, this study was conducted in two phases. The first phase was devoted to the identification of two profiles. The first profile, « PICT » (21) is comprised of participants with traditional clinical effects, and the second profile « PEPR » (12) comprises of participants engaged in a process of resilience. The results of the first study support those found in the literature review, with more than one third of respondents classified as resilient (Domhardt, Münzer et al. (2015). In the second approach, the content analysis was used to compare the two profiles against the following three hypotheses: « PEPR » respondents were expected to have developed greater coping strategies, a stronger emotional bond and better mentalizing ability than « PICT » respondents. Initial results show no significant differences between the profiles for the factors considered. However, Cohen's d measure effect (1988) results showed a higher d on the attachment alienation subscale t(31) = 1.74, p = .08, d = .65, at mentalization t(31) = 1.83, p = .08, d = .66 and four subscales of mentalization, namely the concrete mode of thought t(31) = 1.89 , p = 0.07, d = 0.70, the low level defensive mode t(31) = 0.61, p = 11, d = 0.61, the objective-rational mode of thought t(31) = 1.42, p = 0.17, d = .51, and for the low-level thinking mode t(31) = 0.81, p = 0.22, d = 0.60. Then, the exploratory study of univariate and multivariate logistic regression shows that two profiles appear to be significantly different with regard to the proportion of respondents who are in a relationship β = 1.79, p= 0.04, RC = 6, the level of intermediate self-reflective thought during mentalization β = 1,9, RC = 2.96 and the age of the victim when the abuse ceased β = 0,27, RC = 1,30. The results of the qualitative analysis go in the same direction as those above. That is to say that there is no difference between the two profiles, because both use coping strategies, However, those of the PEPR » profile are more elaborate than those of the « PICT » profile. The results show no difference between the profiles relating to the attachment link. The hypothesis put forward is associated with a lack of maternal support for most of the study respondents. The capacity mentalization is notably more developed among participants in the « PEPR » profile than those in the « PICT » profile. In conclusion, this doctoral study corroborates research findings that resilience is difficult to operationalize, particularly with a limited number of respondents. The study also supports research highlighting the significant value of information gathered in semi-structured interviews. Such interviews led to many of the insights of this doctoral study.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/133643
Date26 January 2024
CreatorsLapointe, Danièle
ContributorsLe Bossé, Yann
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xvii, 368 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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