Au-delà de l’idée communément admise de la rareté du bois en Égypte, les documents grecs d’Égypte, grâce à la richesse et à la variété des informations qu’ils livrent, offrent les moyens de mieux appréhender la place qu’occupaient l’arbre et son bois aussi bien dans le paysage que dans l’économie du pays : depuis son rôle écologique ou ornemental, jusqu’à la production de fruits, de fourrage ou de combustible, l’arbre fournit aussi le bois alimentant les activités de menuiserie, de charpenterie ou de construction navale. Cette thèse présente ainsi une étude de l’exploitation de ces ressources par la société gréco-égyptienne au cours de la période couverte par la documentation papyrologique (de la fin du IVe s. av. J.-C. jusqu’au VIIIe s. ap. J.-C.), en partant de l’étude des papyrus et ostraca grecs pertinents, soit plusieurs centaines de documents édités. À la croisée des sources textuelles et archéobotaniques, une analyse lexicographique a ainsi permis de vérifier et d’établir dans la langue grecque d’Égypte les noms des principales essences locales exploitées pour leur bois (acacia, sycomore, perséa, saule, tamaris et jujubier épine-du-Christ). Outre les enjeux philologiques, cette étude a conduit à mettre en évidence des implications qui relèvent de l’histoire des paysages – introductions, abandons, répartition des espèces arborées –, de l’histoire économique – gestion, importation, distribution et consommation du bois –, de l’histoire culturelle – circulation des noms et sélection des essences –, mais aussi de la culture matérielle – travail du bois et usages des objets produits. / Beyond the common idea of wood scarcity in Egypt, the wealth of Greek documentation from Egypt provides solid ground to reevaluate the importance of trees and wood production in both the landscape and economy of the country : be they ornamental or ecologically functional, trees provide fruits, fodder and fuel, but also timber for woodworking, shipbuilding or charcoal. This dissertation thus contains a study of the exploitation of these natural resources by the Graeco-Egyptian society, from the end of the 4th century BC to the 8th century AD, based on the study of the relevant papyri and ostraca from Egypt, i.e. several hundreds of published documents. As a prerequisite for their right interpretation, a comprehensive lexicographical analysis was made, consisting of crossing textual and archaeobotanical sources, with the objective to crosscheck and establish the correct Greek names of the main local trees providing timber (acacia, sycamore, perséa tree, willow, tamarisk and nabk tree). In addition to these philological stakes, this study allowed as well to evidence implications in different fields, and in particular in the history of landscaping, like the introduction, abandonment, distribution of tree species, in the economy, like the production, importation, distribution and consumption of timber and fuel, in the cultural history, like flow of names and wood species selection, as well as in the art of wood crafting and culture of use of wooden artefacts.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PSLEP064 |
Date | 15 December 2018 |
Creators | Schram, Valérie |
Contributors | Paris Sciences et Lettres, Fournet, Jean-Luc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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