Contexte : Pour favoriser l’allaitement, la Condition 3 de l’Initiative des amis des bébés (IAB) (OMS / UNICEF) vise à offrir une information complète aux femmes enceintes. Or, cette condition est implantée de façon variable dans les CLSC de Montréal car les intervenants de la santé ne semblent pas confortables à faire la promotion de l’allaitement en prénatal, surtout dans les milieux « québécois » et défavorisés.
Objectif : Explorer les expériences personnelles et professionnelles des infirmières en santé communautaire qui sont reliées à la promotion de l’allaitement en prénatal en milieu défavorisé. Dans la présente étude, les informations moins souvent transmises, soit les risques du non-allaitement ainsi que la recommandation de poursuite de l’allaitement jusqu’à deux ans ou au-delà, ont été examinées.
Méthodologie : La collecte des données de cette recherche qualitative s’est effectuée auprès d’infirmières de huit CLSC montréalais offrant des services à une population importante de femmes défavorisées, francophones, nées au Canada et ce, sous forme d’entrevues individuelles (n=12 infirmières) et d’entrevues de groupe (n=36 infirmières).
Résultats : Les principaux facteurs favorables au niveau de confort des infirmières à faire la promotion de l’allaitement sont d’avoir suivi 20 heures ou plus de formation en allaitement dans les cinq dernières années, et d’avoir des croyances profondes positives quant à la valeur de l’allaitement comparativement aux préparations commerciales pour nourrissons (PCN). Craindre de susciter la culpabilité nuit à la promotion de l’allaitement. De plus, les infirmières exposées à la culture d’allaitement pendant l’enfance, ayant eu une expérience personnelle d’allaitement positive, qui perçoivent que leur rôle est d’encourager les mères à allaiter, ou qui recommandent rarement de donner des PCN en postnatal en cas de problèmes d’allaitement, sont plus confortables à informer les femmes enceintes des risques du non-allaitement.
Conclusion : Plusieurs infirmières semblent manquer de connaissances sur la qualité supérieure de l’allaitement par rapport à l’alimentation artificielle et sur les risques du non-allaitement. De plus, il semble que plusieurs infirmières n’aient pas les habiletés cliniques optimales pour soutenir les mères dans leur allaitement. Des formations appropriées aideraient les infirmières à avoir davantage confiance dans leur capacité à soutenir les mères en postnatal, ainsi qu’à promouvoir l’allaitement en prénatal. Finalement, les infirmières devraient prendre conscience de leurs biais personnels, afin d’en réduire les impacts négatifs sur leur pratique professionnelle. / Background: In order to increase breastfeeding rates, the third Step of the Baby Friendly Initiative (BFI) (WHO / UNICEF) aims to offer complete information on breastfeeding to pregnant women. However, this step’s implementation varies among the Montreal’s CLSCs as healthcare professionals seem uncomfortable to promote breastfeeding prenatally, especially in French speaking and underprivileged areas.
Objective: To explore the personal and professional experiences of community health nurses which are linked to the promotion of breastfeeding during the prenatal period in underprivileged areas. Information less often offered were examined in this study: the risks of not breastfeeding and the recommendation to continue breastfeeding up to 2 years or beyond.
Methodology: The data of this qualitative study were collected in 8 CLSCs of Montreal, offering services to an important population of underprivileged women, French speaking and born in Canada, through nurses’ individual interviews (n=12 nurses) and group interviews (n=36 nurses).
Results: The most important factors for the level of comfort of nurses to promote breastfeeding are: to have followed 20 hours or more of training on breastfeeding within the 5 past years, and to have positive profound beliefs about the value of breastfeeding compared to artificial infant formula (AIF). Fear of causing guilt by promoting breastfeeding hinders breastfeeding promotion. Furthermore, nurses exposed to breastfeeding culture during their childhood, with a positive personal breastfeeding experience, who perceived that their role is to support women to breastfeed, or those who rarely recommended mothers to give AIF postnatally in case of breastfeeding problems, are more comfortable to inform pregnant women about the risks of not breastfeeding.
Conclusion: Many nurses seem to have a lack of knowledge about the superior quality of breastfeeding in comparison with artificial feeding and about the risks of not breastfeeding. Moreover, it seems that many nurses do not have the optimal clinical abilities to support mothers in their breastfeeding experience. Appropriate training could greatly help nurses to have greater confidence in their abilities to support mothers during the postnatal period, as well as to promote breastfeeding in the prenatal period. Finally, nurses should become aware of their personal bias, in order to reduce as much as possible negative impacts on their professional practices.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/6911 |
Date | 12 1900 |
Creators | Doucet, Marie-Hélène |
Contributors | Séguin, Louise |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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