Créée en 1741, la Compagnie royale d’Afrique succède à des compagnies à privilèges qui n’ont connu à Marseille, deux siècles durant, que des déboires dans leurs relations avec les Régences de Barbarie. Or, pendant plus d’un demi-siècle cette nouvelle structure commerciale connaît un réel succès. Avec des représentants installés de manière pérenne essentiellement dans la Régence d’Alger – comptoirs à La Calle, Bône et Collo – elle organise et contrôle dans les eaux barbaresques, comme le fit la première Compagnie du corail au XVIe siècle, la pêche de ce produit apprécié sur la rive nord de la Méditerranée. Cependant, elle a pour tâche première d’assurer la traite des blés afin de participer au bon ravitaillement du royaume, tout en intervenant également sur d’autres marchés. À l’heure où la Méditerranée devient un espace périphérique du commerce mondial, où la pensée économique remet en cause les monopoles commerciaux et où les relations avec les Régences barbaresques tendent à se normaliser, cette Compagnie constitue un bon observatoire pour suivre les pratiques commerciales du second XVIIIe siècle et décrypter les stratégies des hommes qui en ont la direction. Par ailleurs, s’établir et travailler chez l’Autre, avec ses avantages et ses contraintes, invite également à saisir les relations à l’altérité. Aussi, au-delà de l’étude des flux, des routes maritimes, de l’outillage nautique, des produits, des marchés et des hommes – dirigeants ou simples exécutants –, cette recherche, qui mêle les approches quantitative et qualitative, se présente également comme une lecture des pratiques interculturelles entre les différents acteurs des deux rives de la Méditerranée. / Founded in 1741, the French Royal African Company succeeds to exclusive trading companies, which only suffered setbacks in Marseille for two centuries in their relations with the Regencies of Barbary. Yet, for more than half a century, this new commercial structure experienced a real success. With officials durably settled primarily in the Alger Regency – trading stations in El Kala, Annaba and Collo –, the Royal African Company organizes and controls the fishery of coral in the Barbarian maritime territories, just like the first Coral Company did in the 16th century; the coral being a cherished product on the north shore of the Mediterranean Sea. However, the primary task of the Royal African Company is to ensure the trading of wheat in order to contribute to supplying the Kingdom of France and intervene as well on other markets. At the time when the Mediterranean becomes a peripheral area of world trade, when the economic thought calls into question the trading monopolies and when the Barbarian Regencies tend to normalize, this Company represents a good observatory to follow the commercial practices of the second half of the 18th century and analyze the strategies of the leading men. Besides, being established and working in the Other’s home, with its advantages and constraints, invites to understanding the relation to otherness. Thus, beyond the study of flows, sea lanes, nautical equipment, products, markets, and men – be it leaders or simple performers –, this research, blending quantitative and qualitative approaches, can also be presented as a reading of the intercultural practices between the various players on both sides of the Mediterranean.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016AIXM3019 |
Date | 10 June 2016 |
Creators | Lopez, Olivier |
Contributors | Aix-Marseille, Buti, Gilbert |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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