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Poussée de glaces en 2009 sur les barrages de la rivière St-Maurice

À l'heure actuelle, il y a une divergence entre les différentes approches quant aux critères de poussée de glaces à considérer en cas de réfection d'ouvrages existants ou de conception des nouveaux ouvrages. Pour palier ce manque de consensus, l'Université Laval, en collaboration avec Hydro-Québec (IREQ) et avec la participation de BMT Fleet Technology, a entrepris une étude d'uniformisation et d'harmonisation de critères. Dans le cadre de cette étude, au cours de l'hiver 2009, une campagne exhaustive de mesure a été menée sur deux barrages de la rivière Saint-Maurice, dont celui de Beaumont et de La Gabelle. Afin de pouvoir quantifier la poussée agissant dans le couvert de glace et sur le barrage, différents équipements ont été utilisés, dont des jauges Biaxiales, des jauges BP, des jauges BP-Glycol et des Panneaux à Sondes Multiples (PSM - utilisés autrefois par Carter et Stander). De plus, des prismes et des appareils photo «time-lapse» permettaient d'investiguer sur le déplacement temporel du couvert. L'analyse de poussées sur le barrage et dans le couvert de glace a relevé l'effet d'indentation qui se traduit par une diminution de la poussée à mesure qu'augmente la surface sur laquelle les poussées sont moyennées. Pour le barrage de Beaumont, par exemple, cela est visible en comparant les poussées de jauges provenant de boîtes 90 (0 m du barrage), 100 (5 m du barrage) et 110 (12 m du barrage), pour lesquelles les valeurs maximales de poussée sont, respectivement, de 171 kN/m, 80 kN/m et 62 kN/m. L'effet est encore plus visible à La Gabelle, où la boîte 130, placée sur le mur du barrage, relève une poussée maximale de 554 kN/m. À 3 m du barrage, la poussée diminue du tiers et n'est plus que de 166 kN/m (boîte 50). À 15 m, elle devient de 99 kN/m (boîte 80). Et finalement, à 29 m, elle est 70 kN/m (boîte 300). Puisque les fluctuations se propagent non seulement spatialement, mais aussi temporellement, les valeurs des moyennes mobiles temporelles sont possiblement plus représentatives des poussées sur le barrage moyennées spatialement. En prenant la moyenne mobile sur quatre jours, on note que la poussée maximale à La Gabelle pour l'hiver 2009 est de 188 kN/m et à Beaumont, de 40 kN/m. Par rapport au critère de poussée de glaces relevé par les travaux de Carter (1998) et Stander (2006) au barrage La Gabelle, la valeur de la poussée moyennée se situe dans l'ordre de grandeur proposé (entre 150 kN/m et 250 kN/m). L'étude a également permis de constater la relation entre la poussée et le changement de niveaux d'eau et de température. Au jour du 29 janvier 2009, par exemple, les sondes biaxiales Bia4 et Bial2 et les PSM enregistrent, au site de Beaumont tout comme à celui de La Gabelle, une fluctuation de température et de niveau d'eau qui ont, pour conséquence, d'induire, aux deux barrages, le même jour, la poussée ponctuelle maximale de toute la saison. Il serait, maintenant, intéressant de concevoir une étude pour mesurer les phénomènes responsables de l'atténuation spatio-temporelle de la poussée et d'y inclure l'étude de différentes interfaces. Cela permettrait de démontrer comment la déformation de l'interface réduit les forces, ce qui pourrait expliquer pourquoi, en dépit de valeurs numériques élevées de forces appliquées, les structures demeurent résistantes et qu'à ce jour aucune rupture de barrage, imputable à la poussée de glaces, n'a été observée.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/22549
Date17 April 2018
CreatorsBisanswa, Donon
ContributorsRobert, Jean-Loup, Morse, Brian
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typemémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise
Formatxii, 111 f., application/pdf
CoverageQuébec (Province)
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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