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Temps et mémoire dans les textes pour rien de Samuel Beckett

Nous posons comme hypothèse de départ que, chez Beckett, une réponse aux questions posées par le problème du temps s'élabore à travers l'énonciation. Ce fonctionnement particulier apparaît dès les premiers textes beckettiens, mais sera étudié plus précisément à travers les Textes pour rien datant de 1950. Le premier chapitre propose une présentation des différentes caractéristiques propres aux Textes pour rien en rapport avec l'expérience du temps telle que l'écriture de Beckett en témoigne. Nous lirons en parallèle les Confessions de saint Augustin afin de voir de quelle façon Beckett a repris la question dans la poétique de son oeuvre. Dans le second chapitre, le statut du langage, tel que la psychanalyse le révèle et tel qu'il est pris en charge par le linguiste Émile Benveniste, permettra de voir comment le sujet se met en scène dans les modalités de sa parole. Chez Beckett en général et dans les Textes pour rien en particulier, certaines figures du temps, celles de l'attente, de la nostalgie, de l'habitude, du ressassement et de la fin participent à la constitution d'un présent en cours qui détermine à la fois la forme et le sens de l'oeuvre. Cette question du temps étant liée par sa nature même à celle de la mémoire, nous revenons dans le troisième chapitre à Augustin pour décrire la voix des Textes pour rien en ce qu'elle est tributaire d'une logique singulière de la mémoire (individuelle, intertextuelle et autotextuelle). En fait, la « mauvaise mémoire » des personnages, associée à un intertexte évident même s'il n'est pas toujours clairement identifiable, fonctionne de telle sorte que toute l'activité mémorielle servant au rappel de souvenirs et d'un héritage culturel commun devient la matière même du texte, par le travail d'une mémoire immanente au texte. Nous verrons alors que, chez Beckett, l'énonciation fait partie de l'expérience du temps plutôt qu'elle sert à la décrire et que, renonçant au temps physique ou chronologique, les Textes pour rien mettent en acte une temporalité qui n'est pas tant subjective que révélatrice d'une certaine forme de sujet. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Beckett, Textes pour rien, Temps, Mémoire, Figure, Énonciation.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.1992
Date January 2009
CreatorsTassé, Mariane
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, PeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/1992/

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