Les effets taphonomiques spécifiques de l'abrasion éolienne à long terme sur les os sont encore mal compris. Afin de mieux comprendre ce processus et sa capacité à créer des pseudo-outils, nous avons abrasé expérimentalement des fragments d'os longs d'ongulés dans des conditions de laboratoire. La reconnaissance croissante, au cours des dernières années, que les outils en os non modifiés sont une partie intégrale de la culture matérielle des êtres humains du passé, et constituent un objet d'étude valable, a conduit à un besoin accru de comprendre si des phénomènes naturels peuvent produire des objets similaires. Une soufflerie ayant la capacité de transporter du sédiment a été utilisée pour étudier l'impact de l'abrasion éolienne sur les surfaces des os. Différentes tailles de sédiments et vitesses de vent ont été testées. L'évolution qualitative de l'os a été documentée pendant un maximum de 250 heures d'abrasion éolienne. Une nouvelle méthode de quantification des polis et autres modifications de surface a été développée en utilisant les paramètres de rugosité de surface tels que définis par la norme ISO 25178. Ils sont appliqués ici pour mesurer et distinguer le polissage éolien et anthropique. Un polissage mat uniforme ainsi qu'un arrondissement important des rebords sont les deux modifications les plus fréquemment observées. Les stries ou fissures visibles sur les os non modifiés sont devenues moins apparentes avec le temps. La masse des spécimens a été suivie pendant les expériences afin de calculer le taux d'abrasion et d'établir une base quantitative pour étudier comment différentes conditions sédimentologiques et atmosphériques peuvent modifier les os. Nos résultats suggèrent que la vitesse du vent est un facteur plus important que la taille des sédiments pour déterminer l'intensité des modifications et le taux d'abrasion. Les résultats ont été comparés à des outils en os créés expérimentalement, fabriqués et utilisés pour une étude précédente. Les traces d’usures sur les outils se distinguaient, qualitativement et quantitativement, des modifications éoliennes. Cette recherche a de nombreuses implications pour l'étude des traces d’usure sur des os non modifiés provenant de contextes archéologiques et l’abrasion éolienne en tant qu'agent taphonomique primaire ou secondaire, ainsi que pour la formation de sites en contexte arides et venteux. / The specific taphonomic effects on bones of long-term aeolian abrasion are still poorly
understood. In order to gain a better understanding of this process and its capacity to create
pseudo-tools, we have experimentally abraded large ungulate long-bone fragments in laboratory
conditions. The growing recognition, over the last few years, that unmodified bone tools are an
integral part of past human material culture, and a valid object of study has led to an increased
need for understanding if natural phenomena can produce similar objects. A wind tunnel with the
capacity to transport sediment was used to study the impact of wind abrasion on bone surfaces.
Different sediments sizes and wind speeds were tested. The qualitative evolution of the bone was
documented during a maximum of 250 heures of aeolian abrasion. A novel method of
quantifying polishes and other surface modifications was developed using surface roughness
parameters as defined by ISO 25178. They are applied here to measure and distinguish aeolian
and anthropogenic polishing. A uniform matte polish as well as significant edge rounding were
the two most common modifications observed. Any striations or fissures visible on the
unmodified bones became less apparent over time. The mass of the specimens was tracked
during the experiments to calculate the abrasion rate and establish a quantitative base line for
studying how different sedimentological and atmospheric conditions can modify bones. Our
results suggest that wind speed is a more important factor than sediment size in determining the
intensity of modifications and abrasion rate. The results were compared to experimentally
created bones tools fabricated and used for a previous study. Tool manufacture and use-wear
were distinguishable, both qualitatively and quantitatively, from aeolian modifications. This
research has numerous implications for the study of use-wear on unmodified bone from
archaeological contexts, aeolian abrasion as a primary or secondary taphonomic agent as well as
on site formation in arid windy environments.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32073 |
Date | 08 1900 |
Creators | Marois, Félix |
Contributors | Burke, Ariane, King, James |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
Page generated in 0.0022 seconds