De nombreux édicules appelés Animitas, souvent modestes mais parfois monumentaux, se remarquent au Chili, dans les villes et le long des routes, souvent en position incongrue eu égard aux logiques rationalistes qui prévalent désormais dans la gestion des territoires. Ils commémorent des décès tragiques, naturels ou violents, intervenus sur l’espace public. Élevés sans autorisation, dépourvus de statut laïc ou religieux, ils n’en tiennent pas moins un rôle majeur dans la perception et les pratiques populaires de l’espace, qu’ils viennent sacraliser sous diverses formes, sans contrarier la vie quotidienne. Les rares tentatives pour les détruire ou les déplacer ont échoué ou se sont avérées d’authentiques traumatismes, tant les Animitas contribuent à l’appropriation des lieux et à l’instauration d’une relation avec l’invisible recherchée par une grande partie de la population. Dès lors, on est fondé à s’interroger sur la manière dont l’urbanisme peut traiter un tel phénomène. Peut-il intégrer ces édicules imprévus et les pratiques afférentes, en tirer des servitudes ou des directives ? Peut-il, dans un état laïc et dans un droit fondé sur la raison, contrevenir à la fonctionnalité pour instaurer une approche socio-spirituelle ? La recherche a d’abord consisté à inventorier largement les Animitas du Chili, puis à s’attarder spécialement sur celles de Valparaiso, qui ont fait l’objet d’un recensement exhaustif. Ce matériau a permis de construire des typologies qui ont été confrontées au contenu d’entretiens réalisés auprès de constructeurs d’Animitas et de pratiquants. Ce qui a conduit à préciser les conditions de leur édification, de leur élévation à certains statuts et de leur évolution. Cette partie du travail a mis en évidence le recyclage de certaines croyances et pratiques pré-hispaniques ; elle a également permis d’esquisser des catégories d’où ont été tirées quelques hypothèses sur la stabilité du phénomène et la nécessité de le prendre en considération dans la gestion des villes contemporaines et du territoire chiliens. / In Chile, Many aedicule called Animitas, often small but sometimes monumental, stand out in towns and along roads, often incongruous position with regard of the Rationalist logic that now prevail in the management of the territories. They commemorate tragic, natural or violent deaths occurred in public spaces. Built without permission, without secular or religious status, they did hold no less a major role in perception and popular practices of space, that they come to sanctify in various forms, without antagonizing the daily life. The few attempts to destroy them or move them have failed or proved authentic trauma, because the Animitas contribute to the ownership of the premises and the establishment of a relationship with the invisible sought by a large part of the population. Therefore, it is entitled to wonder about how town planning can treat such a phenomenon. Can integrate these unforeseen aedicule and related practices, to obtain easements or guidelines? Can, in a secular State and a right based on reason, contravening the functionality to create a socio-spiritually approach? Research has consisted firstly to be widely sampled the Animitas of Chile, then to focus specifically on those of Valparaiso, which were the subject of a comprehensive census. This material has allowed to build typologies that were confronted with the contents of interviews from manufacturers of Animitas and practitioners. What led to the conditions of their building, their elevation in some articles and their evolution. This part of the work highlighted the recycling of certain beliefs and pre-Hispanic practices; It also helped to outline categories were fired a few assumptions about the stability of the phenomenon and the need to take into account in the management of contemporary cities and the Chilean territory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BRES0054 |
Date | 10 December 2012 |
Creators | Ojeda Ledesma, Gonzalo Lautaro |
Contributors | Brest, Le Couédic, Daniel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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